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IA : Perplexity, la start-up qui veut révolutionner la recherche sur Internet

IA : Perplexity, la start-up qui veut révolutionner la recherche sur Internet

Les moteurs de recherche seront-ils la prochaine grande révolution de l’intelligence artificielle générative ? Alors que Google et Bing développent leurs propres modèles nourris à l’IA, respectivement Gemini et Copilot, de jeunes start-up se développent également dans le secteur. Mais l’une d’entre elles fait particulièrement parler en ce début d’année 2024 : Perplexity.

Perplexity a été fondée en juillet 2022 par Aravind Srinivas, un ingénieur indo-américain, lui-même ancien d’OpenAI et de Google. Début 2024, la start-up a annoncé qu’elle avait réalisé une nouvelle levée de fonds de près de 73,6 millions de dollars, avec des investisseurs renommés, comme le géant de la technologie Nvidia, l’ex-vice-président de Twitter Elad Gil, ou encore Jeff Bezos et l’ancienne patronne de YouTube Susan Wojcicki. De quoi porter la valorisation de l’entreprise à plus de 500 millions de dollars. Encore loin des 80 milliards estimés d’OpenAI, mais, pour une start-up qui n’a même pas encore soufflé ses deux bougies, la performance reste notable.

"Moteur de réponse"

C’est surtout le concept de Perplexity qui pourrait bien marquer un nouveau tournant dans la place prise par l’IA. Aravind Srinivas le dit lui-même : son entreprise, qui revendique près de 10 millions d’utilisateurs actifs chaque mois, se veut être un "moteur de réponse" et non plus seulement un moteur de recherche. Ainsi, au lieu d’écrire une recherche et de se voir proposer une série de liens y répondant, comme nous avons tous pris le réflexe de le faire, Perplexity apporte directement une réponse concise et claire. Le tout en citant plusieurs sources, que ce soit des médias ou encore des études scientifiques.

"L’approche traditionnelle de la recherche consistait à renvoyer 10 liens bleus, que l’utilisateur devait ensuite parcourir pour trouver l’information qu’il recherchait. Au cours des dernières années, ce modèle a évolué pour fournir des réponses directes aux questions des utilisateurs. C’est ce que j’entends par ‘moteur de réponse’ : les utilisateurs peuvent poser n’importe quelle question directement et recevoir une réponse réelle, et pas seulement une liste de pages Web qui peuvent ou non contenir la réponse", expliquait le CEO de Perplexity dans une interview à Forbes, en septembre 2023. Ce "moteur de réponse" permet de limiter la génération de résultats à ces études scientifiques, une sécurité face au risque de désinformation. Enfin, l’utilisateur se voit suggérer d’autres questions liées à sa requête, afin d’approfondir le sujet.

Malgré ces options, Perplexity n’est pour l’instant pas exempt de reproches. Si l’on prend l’exemple franco-français du remaniement gouvernemental, Perplexity nous indique ainsi toujours que Gabriel Attal est ministre de l’Education nationale et qu’Aurélien Rousseau, celui de la Santé… Le tout justifié par des articles de presse datant de plusieurs mois. La plateforme met elle-même en garde : "Il convient de noter que les informations politiques sont sujettes à changement, et il est recommandé de vérifier les sources officielles pour obtenir les informations les plus récentes."

Un modèle économique à confirmer

Lorsqu’on utilise Perplexity, la ressemblance de l’interface avec celle de ChatGPT saute aux yeux. Loin d’être un hasard : le moteur de recherche utilise notamment l’intelligence artificielle d’OpenAI pour nourrir ses réponses, mais aussi celles de Google et d’Anthropic. Perplexity développe son propre modèle d’intelligence artificielle générative, mais reconnaît volontiers que ChatGPT est pour l’instant la référence du secteur. "Je m’attends à ce qu’OpenAI dispose des meilleurs modèles pendant encore au moins deux ou trois ans. Personne ne connaît l’avenir après cela… Il faut juste être pragmatique. […] Nous sommes très heureux de travailler avec leur modèle", expliquait ainsi Aravind Srinivas, dans une interview en juillet dernier.

Perplexity est encore loin d’être rentable, d’abord car la plateforme peut pour l’instant être utilisée (presque) totalement gratuitement. Il existe tout de même une offre premium, à 22 euros par mois, permettant notamment de choisir quelle IA générative utiliser entre ChatGPT, Gemini (Google), Claude (Anthropic), Perplexity, ou encore d’avoir accès à d’autres services, comme la génération d’images. La start-up doit également faire face à une concurrence très forte dans le secteur, que ce soit celle d’autres start-up telle You.com, qui a elle-même levé plus de 45 millions de dollars récemment, mais aussi celle des mastodontes de la tech, qui développent à vitesse grand V leurs propres modèles d’IA.

Le domaine est également particulièrement dispendieux, et les coûts pour faire tourner et enrichir une intelligence artificielle demeurent extrêmement importants. De quoi faire relativiser la levée de fonds et la valorisation actuelle de Perplexity, évidemment impressionnante mais loin d’être gigantesque lorsqu’on prend en compte les frais de fonctionnement et de recherche d’une entreprise dans ce secteur. Mais, pour Aravind Srinivas, cela n’est pas un obstacle insurmontable pour conquérir le marché, au contraire : "Avoir moins de fonds peut en réalité être préférable, parce que vous avez encore plus de motivation, vous avez besoin de gagner."


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