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Ussel : à renfort de pneus et de fumier, la Coordination rurale 19 demande "de la trésorerie pour continuer à travailler"

Ussel : à renfort de pneus et de fumier, la Coordination rurale 19 demande

70 agriculteurs de la Coordination rurale se sont mobilisés à Ussel en Corrèze ce mardi après-midi devant la sous préfecture. Une délégation autour de la responsable départementale, Amélie Rebière, a été reçue par le préfet Etienne Desplanques.

"C'est la dernière chance, il faut vraiment qu'ils le comprennent". Les agriculteurs, eux, l'ont bien compris. C'est bien au gouvernement que s'adressait ce mardi 30 janvier après-midi, la présidente de la Coordination rurale de la Corrèze, Amélie Rebière. Et c'est ce qu'elle a dit à Etienne Desplanques, le préfet du département venu à Ussel, en sous-préfecture pour rencontrer une délégation syndicale.Le syndicat, qui a porté les premières manifestations de colère des agriculteurs, se devait d'être à Ussel après avoir mobilisé significativement en basse Corrèze, à Noailles.

Soixante-dix agriculteurs présents

Parmi les 70 agriculteurs présents à Ussel en début d'après-midi, on venait du sud et du nord Corrèze mais aussi pour certains, du Lot et de la Creuse.La rencontre a duré plus d'une heure et à l'issue, le préfet a préféré garder ses déclarations, peut-être à Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture... sans doute pas au Premier ministre, Gabriel Attal, qui était dans le même temps à l'Assemblée nationale pour son discours de politique générale.Pour sa part, Amélie Rebière a mis en avant l'écoute du représentant de l'Etat. Elle lui a fait part de nombreux "cas concrets" d'agriculteurs corréziens et réitéré, exemples à l'appui, l'impérieuse "nécessité d'une simplification administrative".

J'ai également beaucoup insisté sur la nécessité d'obtenir une année blanche auprès des banques pour les emprunts et auprès de la MSA pour les cotisations, parce que nous avons tous besoin de trésorerie, maintenant, pour continuer à travailler.

La coordination rurale attend vraiment beaucoup "sur cette questions d'une gravité immédiate".

La CR 19 veut des réponses sur les traités

La Coordination rurale dit vouloir avancer sur la question du libre échange : "Nous voulons des réponses très vite sur le traité du Mercosur et sur le traité avec le Chili.... on veut des réponses" a martelé la syndicaliste."On comprend que ce sont des décisions qui se prennent aussi avec Bruxelles et l'on peut avoir des doutes, mais ce qu'on voit aussi, c'est que dans toute l'Europe, il y a des mouvements d'agriculteurs avec de fortes revendications".Juchée sur le godet d'un tracteur, non loin de l'entrée de la sous préfecture condamnée par un immense dépôt de pneus et de fumier, Amélie Rebière, a rendu compte aux 70 agriculteurs présents de son entrevue avec le préfet. Un élu était là également depuis le début d'après-midi, Valéry Elophe, responsable du Rassemblement national en Corrèze venu "soutenir ce mouvement et les agriculteurs".

Sylvain : "Reprendre ? Mais pour quoi faire ?"

A Ussel, un très jeune agriculteur de la Creuse, Sylvain, a témoigné. Malgré le prix du gasoil, il est venu avec son cousin qui lui donne des coups de main à la ferme, à Magnat-L'étrange, à côté de La Courtine.Sylvain, lui, aide son père mais une chose sûre, il ne reprendra pas l'exploitation : "mais pour quoi faire ?" demande-t-il posément."A la ferme, c'est moi qui fais les papiers parce que mon père, il ne s'y connait pas trop, alors je connais les comptes. On a 40.000 euros d'aides de la PAC et 35.000 euros de crédit par an.... vous voyez ce qui reste ? Et le prix qu'on vend nos broutards, ça part dans le GNR, l'entretien du tracteur, les aliments, le film d'enrubannage, les frais de vétérinaire....tiens maintenant, depuis plusieurs mois, il faut qu'on paye des prises de sang sur les broutards que demandent les Italiens à cause de la maladie hémorragique épizootique bovine, à chaque fois c'est 50 euros...".

"J'ai 351 euros pour faire le mois de février" 

Subitement, Sylvain, sort son téléphone portable de sa poche : "De toute façon je vais tout vous dire...." Le jeune homme consulte ses comptes : "Moi, c'est simple, pour finir le mois de février, il me reste 351 euros exactement, et c'est moi qui fais les courses... et sur le compte professionnel, c'est pas la peine que je regarde, je sais ce qu'il y a... zéro".Arnaud BesnardPhoto : Agnès Gaudin 

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