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À voir sur France 2 : l’exceptionnel documentaire “Shoah” de Claude Lanzmann

La France et l’Allemagne ont choisi le 27 janvier comme date de la Journée internationale de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité, jour anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, en 1945. Dans l’optique de prolonger ce travail de mémoire, France Télévisions diffusera Shoah de Claude Lanzmann, dans la soirée du 30 janvier, sur France 2.

La durée exceptionnelle de ce documentaire (9h30) fait de sa diffusion en prime time sur une chaîne de télévision un événement en soi. Son dernier passage en clair remonte à 2018 sur Arte, au moment du décès de Claude Lanzmann. Sorti au cinéma en 1985, Shoah avait été diffusé une première fois de en plusieurs épisodes sur TF1 à l’été 1987 (lors du procès de Klaus Barbie), réunissant alors près de 5 millions de téléspectateur·rices, et d’une seule traite pour la première fois en 2005 seulement (sur France 3).

12 années de travail

Au-delà de sa durée, le film s’est également démarqué par l’absence d’images d’archives, n‘ayant recours qu’à des témoignages de personnes rescapées, mais aussi de tortionnaires. Fruit d’un travail minutieux, Shoah demanda douze années de travail à Lanzmann. Après quatre ans d’enquête préparatoire, le cinéaste tourna dans quatorze pays plus de 350 heures d’images, parfois en caméra cachée. L’une des autres spécificités du film réside dans sa mise en scène des traductions en direct auxquelles a eu recours Lanzmann lorsqu’il s’entretient avec quelqu’un dans une langue étrangère . Cela permet notamment de garder une trace du dispositif réel de l’enquête et de son influence potentielle sur les personnes interrogées, ou même des nuances dans la traduction des propos.

Dans ses mémoires publiés en 2009 (Le Lièvre de Patagonie : mémoires), le réalisateur est revenu sur le nom donné à son documentaire : “Si j’avais pu ne pas nommer mon film, je l’aurais fait. Le mot “Shoah” se révéla à moi une nuit comme une évidence, parce que, n’entendant pas l’hébreu, je n’en comprenais pas le sens, ce qui était encore une façon de ne pas nommer”. Ce terme, signifiant “catastrophe” ou “anéantissement” en hébreu, a progressivement remplacé celui d’”holocauste” pour désigner le génocide des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale.

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