"Être malade, c’est un tsunami" : la Ligue contre le cancer cherche des bénévoles pour accompagner les patients

La Ligue contre le cancer de Haute-Loire est à la recherche de bénévoles. Ces derniers sont essentiels pour soutenir les malades et leurs proches. À l’occasion de la journée mondiale contre le cancer, partez à la rencontre de cette association qui se bouge pour améliorer, ne serait-ce qu’un peu, le quotidien des patients de Brioude.

Hélène attaque sa 13? année de bénévolat au sein de la Ligue contre le cancer de la Haute-Loire. Treize ans à accompagner des malades. À les écouter. À les aider. Elle a fait ce choix « au moment de prendre [sa] retraite ». Elle n’a pas été touchée elle-même par la maladie, mais a fait partie de la grande communauté des aidants. « Quasiment tous les bénévoles sont touchés, de près ou de loin, par la maladie », glisse-t-elle.

Originaire du Puy-en-Velay, Hélène ne fait pas officiellement partie de l’équipe des bénévoles de Brioude. Elle vient en renfort lorsqu’il manque du monde. Et c’est le cas en ce moment. « Elles étaient quatre, mais pour plusieurs raisons, elles ne sont plus que deux », indique Valérie Astier, coordinatrice pour le comité de Haute-Loire.

« J’ai eu envie de me rendre utile »

Mais il y a une lueur d’espoir. Ce mardi après-midi de janvier, Aline est venue se renseigner pour garnir les rangs. « Je suis bénévole depuis longtemps, mais plutôt dans l’animation. » Cette habitante de Langeac est « sensible aux personnes qui souffrent seules ». Elle a envie d’aider. Encore plus après avoir écouté le podcast « Ma vie face au cancer : le journal de Clémentine », produit par France Info. Dans ces 16 épisodes précédents son décès, Clémentine Vergnaud, journaliste à la radio, raconte son combat. L’annonce, les traitements, le quotidien…

J’ai eu envie de me rendre utile. On sait que tout le monde peut être touché. Pourquoi pas moi l’an prochain ?

Tous les mardis, les malades du service chimiothérapie de l’hôpital de Brioude entendent toquer à leur porte. « Vous avez envie de discuter ? De compagnie ? » Les réponses peuvent être négatives. Lors de ces rencontres, Nicole, bénévole depuis un an, écoute. « L’écoute est très importante, essentielle. La discrétion et l’empathie aussi. »

Une antenne de la Ligue contre le cancer à Brioude

Savoir mettre de la distance

Ancienne infirmière touchée par un cancer, « je suis doublement concernée », note-t-elle. Elle sait ce que traversent les malades. Ce qu’ils endurent. Les rendez-vous qui se succèdent. Le corps qui change. L’espoir de la guérison. La désillusion lorsque les traitements ne fonctionnent pas. On ne ressort jamais indemne d’un bénévolat à la Ligue. « On ne peut pas dire qu’on emporte rien à la maison. On est formé, on sait mettre de la distance. Mais on a tous des histoires personnelles. Il faut savoir dire non quand on sent qu’une personne, une situation, va trop nous toucher. »

Les nombreuses aides de la Ligue contre le cancer

Après ces visites, Nicole et Hélène s’installent dans le hall au centre hospitalier. « On fait de la prévention, on parle de se protéger, ne pas fumer, se faire dépister… », liste-t-elle. Elles informent également les patients, tout comme les aidants, du panel des missions de la Ligue contre le cancer.

« Nous investissons dans la recherche, aidons aux hôpitaux pour qu’ils puissent acquérir des équipements performants ; nous faisons de la prévention et du dépistage ; on apporte également une aide financière aux malades. »

En plus de tout cela, l’association propose des soins de supports offerts. « Être malade, c’est un tsunami dans la vie d’une personne. Ils ont besoin de poser des questions sur leur vie », souligne le docteur Anne-Marie Mercier, présidente de l’antenne de Haute-Loire. Pour cela, dix séances de soins psychologiques, accessibles aux malades comme aux aidants, sont offertes. Des groupes de soutien sont aussi ouverts à tous au Puy-en-Velay.

Soins esthétiques en naturopathie ou en diététique, ainsi que des massages sont également pris en charge trois fois dans l’année pour les patients. Tous sont, pour le moment, au Puy, mais la Ligue tente de les délocaliser à Brioude. « D'ici à quelques semaines, une masseuse va venir à l’hôpital de Brioude », annonce Valérie Astier.

Une nouveauté qui devrait faire du bien à ceux qui en auraient besoin. Pour ceux qui préféreraient continuer à parler, pas d’inquiétude : Nicole, Hélène et bientôt Aline seront là pour écouter. Sans jugement. Sans pitié. Promis.

Informations

Contacter ou rejoindre la Ligue : du lundi au jeudi, de 8 h 30 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h 30 au 04.71.08.52.71 ou par mail à cd43@ligue-cancer.net. Permanences à Brioude tous les mardis, de 14 heures à 16 h 30, dans le hall de l’hôpital, sans rendez-vous.

Maryne Le Goff