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Le projet éolien citoyen de Montcel Durable évolue et ne prévoit plus que l'implantation de trois machines

Le projet éolien citoyen de Montcel Durable évolue et ne prévoit plus que l'implantation de trois machines

Lors de son dernier comité de pilotage, l’association Montcel Durable, porteuse d’un projet éolien citoyen entre Montcel et Saint-Hilaire-la-Croix, a présenté la dernière version de son programme avec seulement trois machines contre une dizaine au départ. Malgré cette réduction, l’opposition ne faiblit pas.

Du vent a soufflé sur Montcel et Saint-Hilaire-la-Croix entre 2016 et ce début d’année 2024. En 2018, quelques mois après la création de l’association Montcel durable qui porte le projet de créer le premier parc éolien citoyen d’Auvergne, et suite à des premières mesures de vent, deux sites avaient été retenus et un potentiel de dix éoliennes avait été identifié. Six sur la zone baptisée « Les Côtes » à Saint-Hilaire-la-Croix et quatre sur celle nommée « Les Girouettes » à Montcel.

Mais après plusieurs mois d’études, le comité de pilotage de Montcel Durable a finalement retenu un tout autre scénario. « Les états initiaux qui ont été réalisés nous ont conduits à faire évoluer le projet et à procéder à des arbitrages, expliquent Grégory Bonnet et Sylvain Lelièvre, maires de Montcel et Saint-Hilaire-la-Croix et membres de l’association. Différents enjeux ont été identifiés durant les deux dernières années et cela nous a notamment conduits à devoir éliminer des zones entières ou en partie pour les implantations d’éoliennes. »

Dans le compte-rendu de son dernier comité de pilotage datant de novembre, Montcel Durable a finalement opté pour un projet avec seulement trois machines, toutes installées dans la zone dite « des Côtes » à Saint-Hilaire-la-Croix. Trois lieux d’implantation ont même été choisis sur les quatre envisagés. Un modèle d’éolienne, le Nordex 191 de 190 m de haut et équipé de pales de 65 m de long pour une puissance de 3,9 MW, a aussi été validé.

Aucune éolienne à Montcel

« Depuis le début, toutes nos démarches sont menées en collaboration avec les services de l’État et en suivant la doctrine “éviter, réduire, compenser”, poursuivent les élus. À Montcel, les impacts, notamment sur la faune et la flore, étaient trop importants. On a donc fait le choix de se ranger à l’avis de l’État et “éviter”. Cela nous a aussi conduits à passer de six à trois à Saint-Hilaire. »

L’heure est donc aux études d’impacts de ce projet. « Absolument tout doit être chiffré, souligne Grégory Bonnet. Ensuite tout sera compilé durant trois mois avant de monter le dossier d’autorisation environnementale unique et de le présenter à la préfecture. » Pour aller plus loin, notamment déposer la demande de permis de construire puis plus tard exploiter les éoliennes, Montcel Durable va devoir abandonner son statut associatif pour devenir une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC).

« On va proposer à nos conseils municipaux que nos communes deviennent actionnaires au même titre que les adhérents de l’association qui souhaitent le devenir, note Sylvain Lelièvre. Jusqu’ici Montcel Durable a investi plus de 300.000 €, mais il n’y a eu aucun reste à charge pour les communes contrairement à ce qui se raconte. »

Une concertation sera menée auprès de la population

Dans l’idéal, Montcel Durable espère déposer la demande de permis de construire dans l’année. Les deux élus tablent sur un délai d’instruction qui devrait être de l’ordre d’un an. Ensuite, il faudra deux années de travaux. « Le plus compliqué c’est d’avoir l’autorisation administrative, pointe Grégory Bonnet. Parce que pour ce qui est de la levée de fonds, on ne s’inquiète pas. Ce genre de projet attire les investisseurs. Pour Montcel Durable, on devra lever 15 % d’un montant global qui sera compris entre 10 et 11 millions d’euros. »

Mais ce plan de marche n’est que théorique. Et il sera contrarié par les recours que les opposants au projet prévoient déjà de déposer. En effet, la mobilisation des adhérents de l’association À contre-vents 63 ne faiblit pas. « On va tout faire pour que ça ne se fasse pas, martèle Patrick Cohen, co-président de l’association. Ces éoliennes vont avoir un impact sur le paysage, la biodiversité et la population qui va devoir supporter les nuisances visuelles et sonores. Ce qui nous inquiète aussi, c’est que si ce projet est validé par l’État, qu’elle va être la suite ? Cela va attirer d’autres opérateurs avec d’autres projets et on risque d’être vite encerclé. »

L’autre reproche que les opposants font à Montcel Durable, c’est de ne pas avoir consulté la population. « Ils disent depuis le début que si plus de 50 % de la population est contre ils arrêtent tout, poursuit Patrick Cohen. Jusqu’ici, aucune consultation n’a été réalisée. »

Un argument que réfutent Grégory Bonnet et Sylvain Lelièvre. « On le redit : cette consultation sera menée et on se pliera au résultat. Mais quand on pourra présenter un projet sur lequel tout est connu. Notamment sur les impacts. Aujourd’hui, on n’a aucune raison de penser que plus de 50 % de la population est contre. Même si on est bien conscients qu’il existe une opposition. »

Nourredine Regaieg

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