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Atos renonce à une augmentation de capital et chute sévèrement en Bourse

Atos renonce à une augmentation de capital et chute sévèrement en Bourse

Effet immédiat. Atos, ancien fleuron de la tech tricolore qui enchaîne les déconvenues, a renoncé ce lundi 5 février au projet d’augmentation de capital censé lui apporter une bouffée d’oxygène. Le groupe d’informatique français a annoncé faire appel à un mandataire ad hoc pour l’aider à négocier avec ses banques créancières. Il a été immédiatement sanctionné à la Bourse de Paris : son action a perdu plus d’un quart de sa valeur, chutant de 28,95 %, à 2,79 euros, ce qui porte à 60 % son repli depuis le début de l’année. Le titre a même atteint dans la journée le plus bas niveau de son histoire.

Tout est parti d’une nouvelle communication financière de l’entreprise, publiée ce lundi matin, dans laquelle elle indique annuler son augmentation de capital de 720 millions d’euros, envisagée depuis l’été 2023. A l’époque, cette opération avait même été annoncée à hauteur de 900 millions d’euros, avant d’être revue en baisse au début de l’année. Atos, qui a justifié cette décision par "l’évolution du contexte du marché", a précisé qu’une autre augmentation de capital, d’un montant moins élevé, n’était pas à exclure à l’avenir.

22 banques créancières

L’annulation de cette opération est "catastrophique" au vu des difficultés du groupe, a asséné un analyste. "C’était de l’argent frais censé donner un peu d’oxygène", a insisté Lionel Melka, associé gérant de Swann Capital. Surtout qu’Atos, qui a vu sa notation financière dégradée fin janvier par l’agence S & P, est confronté à un mur de dette, avec 3,65 milliards d’euros d’emprunts et d’obligations à rembourser ou refinancer avant fin 2025.

Contraint à négocier avec ses 22 banques créancières, le groupe a également annoncé avoir sollicité la nomination d’un mandataire ad hoc, pour l’assister dans ses discussions. Ce faisant, Atos souhaite "faire accélérer les discussions" avec ces établissements pour parvenir à une solution, a expliqué à l’AFP une source proche du dossier.

En parallèle, le groupe a dit poursuivre ses négociations avec le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky pour la reprise de Tech Foundations, l’entité qui regroupe les activités historiques d’infogérance. Et ce "sans certitude qu’elles aboutissent à un accord", a répété Atos. Une prudence déjà exprimée début janvier. Le groupe continue aussi ses discussions avec Airbus pour la cession de ses activités big data et sécurité (BDS). Il a ouvert une phase de "due diligence" (consultation des comptes, NDLR) préalable aux négociations.

Atos avait indiqué que la valeur d’entreprise du périmètre concerné était évaluée entre 1,5 et 1,8 milliard d’euros. L’ex fleuron français, qui a récemment connu plusieurs changements de gouvernance, devra aussi faire face à une mission d’information au Sénat, dont les travaux devraient débuter "courant février".

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