Gaza : deux otages israéliens libérés à Rafah, le Hamas dénonce une centaine de morts
Fernando Simon Marman, 60 ans, et Louis Har, 70 ans, ont été libérés lors d'une opération nocturne à Rafah menée conjointement par l'armée, le Shin Beth (Sécurité intérieure) et la police israélienne, ont indiqué ces services le 12 janvier, précisant que le Premier ministre Benjamin Netanyahou et d'autres responsables avaient suivi le déroulé de cette opération depuis la salle de contrôle.
Les forces israéliennes ont fait irruption «avec des explosifs» dans un bâtiment de Rafah où étaient détenus ces otages, a indiqué l'armée. «Une fusillade a eu lieu et il y a eu des tirs depuis des bâtiments voisins. L'armée de l'air a mené des frappes. De nombreux terroristes ont été tués ainsi qu'un de nos soldats», a déclaré le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari.
Le ministère de la Santé du Hamas a fait état de son côté «d'environ 100 morts» dans une «attaque», incluant des frappes contre de nombreux bâtiments, à Rafah, une ville à la pointe sud de Gaza, où s'entassent 1,4 million de Palestiniens, selon l'ONU, dont la grande majorité y ont trouvé refuge ces derniers mois pour tenter d'échapper aux combats et aux bombardements dans le reste du territoire.
Les deux otages, ayant la nationalité israélienne et argentine et enlevés au kibboutz Nir Yitzhak, ont ensuite été héliportés à l'hôpital Sheba, situé à Ramat Gan, près de Tel-Aviv, où ils «sont dans un état stable», a assuré Arnon Afek, le directeur de l'établissement.
Les otages libérés ont retrouvé leurs familles
«Vers 3H00 du matin nous avons reçu un appel des autorités israéliennes nous disant: Fernando et Louis sont entre nos mains, venez les voir à l'hôpital. Nous étions sous le choc. Nous nous ne nous attendions pas à ça. Mais nous avons sauté dans la voiture et sommes arrivés ici», a déclaré Idan Bejerano, le gendre de Luis Har.
«Nous avons pu les voir. De ce que nous avons pu voir, ils sont sous surveillance médicale, alités. Ils semblent "ok", si je puis dire. Ils passent une batterie de tests, entourés de médecins et d'infirmières. Plus important encore, leur famille les entoure», a-t-il ajouté en s'adressant à des journalistes devant l'hôpital.
«Quand nous les avons vus, le cœur battait à 200 battements par minute, peut-être davantage. Il y avait beaucoup de pleurs, des embrassades, mais peu de mots (...) Nous sommes heureux aujourd'hui mais nous n'avons pas gagné. Ce n'est qu'une étape de plus vers le retour à la maison» des otages encore détenus à Gaza, a-t-il souligné.
Dans un post sur X, le bureau du président argentin Javier Milei a exprimé «sa gratitude» à l'armée israélienne pour la libération des otages.
Les projets d'accords de libération d'otages menacés
M. Netanyahou a ordonné la semaine dernière à son armée de préparer une offensive sur Rafah, à frontière avec l'Egypte, où se masse actuellement plus de la moitié de la population de Gaza, suscitant l'inquiétude de la communauté internationale.
Le Hamas a prévenu dimanche 11 février qu'une telle offensive «torpillerait» tout accord pour une libération des otages enlevés lors de son attaque le 7 octobre contre Israël, et qu'il détient encore à Gaza.
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1 160 personnes, en majorité des civils. En représailles, Israël a juré de « détruire » le mouvement islamique au pouvoir à Gaza. L'offensive israélienne a fait plus de 28 000 morts dans la bande de Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère palestinien de la Santé.
Avant la libération des deux derniers otages, Israël estimait que 132 étaient toujours détenus à Gaza, dont 29 seraient morts.