L'émission Échappées Belles braque sa caméra sur Thiers

L’émission devenue culte de la chaîne France 5 prépare un nouvel épisode consacré à l’Auvergne. Une équipe de tournage a fait un arrêt à Thiers (Puy-de-Dôme), dans sa vallée des usines.

Vous les avez peut-être aperçus mercredi, en vous baladant le long de la Durolle. Régis Croizier et David Bensaïd braquaient la caméra sur ce lieu emblématique de la cité coutelière. Au cœur de la vallée des usines, le réalisateur de documentaire et son technicien ont tourné un reportage pour un prochain épisode du magazine Échappée Belle diffusé sur France 5. Un numéro présenté par l’animatrice Sophie Jovillard, entièrement consacré à l’Auvergne, des montagnes du Sancy aux volcans, en passant par les reliefs tumultueux de l’Allier.

"En étudiant la Région, on a trouvé intéressant de s’arrêter à Thiers pour raconter le renouveau de la coutellerie. C’est un phénomène assez extraordinaire"

Raconter l’histoire de la vallée

Régis Croizier est donc venu mettre en image les jeunes qui reviennent, un savoir-faire qui fait de nouveau rêver, ces usines qui redémarrent, et avec tout ça, la vallée qui reprend vie. "Pour illustrer, on a pris contact avec Yann Delarboulas. Son histoire résonne parfaitement avec le sujet."

Arrière-petit-fils, petit-fils et fils de coutelier, le chef de l’entreprise Fontenille Pataud avait pourtant choisi un autre chemin en s’orientant vers des études de communication. Mais il a vite ressenti le besoin de revenir aux sources. De revenir à Thiers. Il devient alors salarié de la coutellerie en tant que communicant en 2018, avant de racheter l’entreprise cinq ans plus tard. "Quand, j’ai mis les pieds dans les ateliers, j’ai vécu un véritable retour en enfance, je reconnaissais tout : les bruits, les odeurs…", raconte-t-il face caméra, en longeant la rivière en contrebas de la coutellerie.Toute la matinée, Yann Delarboulas a raconté l’histoire de la vallée face caméra.

Raconter l'histoire de la vallée

En 2020, Fontenille Pataud a quitté ses locaux dans la partie haute de Thiers pour déménager près de l’usine de May et du centre d’art contemporain, et ainsi réinvestir ce lieu chargé d’histoire. "Toutes les personnes qui passent par la vallée sont touchées. Tout le monde ne la trouve pas magnifique, mais ils sont touchés d’une manière ou d’une autre, car elle a une âme", poursuit le Thiernois.Une âme qu’il prend plaisir à raconter toute la matinée, au rythme des plans qui s’enchaînent.

"Avec Yann et son entreprise, on cherche aussi à comprendre l’impact de l’industrie du luxe sur ce savoir-faire historique"

L’équipe de tournage d’Échappée Belle s’est arrêté à la coutellerie Fontenille Pataud.

Filmer la transmission d'un savoir-faire

Puis, l’après-midi, lui et David avaient rendez-vous à la coutellerie Robert David, pour filmer le processus de transmission de ce métier d’antan. "Caroline et Stéphane Brossard proposent de nombreux ateliers de découverte. Ça permet d’ouvrir les portes des ateliers et de laisser les gens entrer dans cet univers. C’est une autre manière d’incarner le renouveau de l’activité", reprend le réalisateur.

Pour la ville de Thiers, la venue de l’émission est une belle publicité. Au fil des années, le magazine a imposé sa patte dans le paysage télévisuel français, grâce à la qualité de ses reportages.  "Quand Régis et David m’ont demandé s’ils pouvaient venir me filmer, je leur ai demandé : “On vous répond souvent non ?”", plaisante Yann Delarboulas. Désormais, il faudra attendre le samedi 23 mars et la diffusion de l’émission pour redécouvrir la cité coutelière.

Angèle Broquère