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En Corrèze, les populations de petits mammifères sous le microscope du Groupe mammalogique du Limousin

En Corrèze, les populations de petits mammifères sous le microscope du Groupe mammalogique du Limousin

Le Groupe mammalogique et herpétologique du Limousin recherche des pelotes de réjection de chouettes effraies. Leur analyse lui permet de suivre les populations de petits mammifères.

On ne les aime pas beaucoup, ces petites bêtes. Certaines, comme les rats taupiers, sont même honnies des agriculteurs.

Mulots, musaraignes, campagnols et autres souris grises sont au cœur des attentions du Groupe mammalogique et herpétologique du Limousin. Pour son suivi au long cours des populations de ces petits mammifères en Limousin, il lance chaque année une collecte de pelotes de réjection de leurs rapaces nocturnes prédateurs, en premier lieu les chouettes effraies des clochers.

L’analyse de ces amas de poils et d’os, de 6-8 cm de long et 3 cm de large - en fait, tout ce que le prédateur ne peut pas digérer -, est précieuse pour étudier la répartition sur le territoire de ces espèces. « C’est la technique la moins impactante pour les espèces, qui nous permet de recueillir beaucoup de données », précise Clémence Brosse, chargée de missions mammalogiques et herpétologiques au GMHL.

La chasse aux pelotes de réjection est ouverte

Pourquoi les pelotes de chouette effraie ? « Parce qu’elles se retrouvent facilement au sol des granges, des clochers d’église ou des bâtiments agricoles, poursuit-elle. Dans ces bâtiments, les chouettes sont peu dérangées et les pelotes restent bien au sec et donc ne se dégradent pas. On ne peut pas les récupérer de mars à la fin août, qui correspond à la période de nichage. Mais de novembre à février, la chasse est ouverte ! »Les pelotes de réjection se repèrent facilement dans les bâtiments tranquille et à l'abri. 

Tout-un-chacun est donc invité à chercher ces fameuses pelotes et à les envoyer au GMHL. Par courrier tout simplement, « accompagnées d’informations nécessaires pour notre analyse (date de collecte, département, commune, lieu-dit, coordonnées GPS précises, nom et prénom du récoltant et coordonnées de contact pour l’envoi des résultats). Ça nous donne un bon coup de main et ça permet de sensibiliser le grand public. Souvent, ces espèces sont considérées comme nuisibles, alors qu’elles font partie d’un tout », apprécie Clémence Brosse.

Toutes ces données permettront au GMHL viendront alimenter les atlas de répartition qu’il publie, dont le dernier est sorti en 2021. « Depuis la fin de la rédaction de notre dernier atlas, nous poursuivons les études afin de contribuer à l’alimentation régulière d’une base de données documentant la présence de ces espèces. »

Mieux connaître les populations de petits mammifères

Une manière de juger de l’état de santé des populations de petits mammifères, leur répartition sur le territoire, de détecter par exemple des pics de pullulation ou la fragilisation de certaines espèces. « Depuis une trentaine d’années, on n’a obtenu que deux données sur la présence de pachyure étrusque en Corrèze. Idem pour le muscardin, qui est très rare en Limousin. C’est le campagnol des champs qu’on trouve le plus dans les pelotes. »L'analyse des pelotes permet d'identifier les populations de petits mammifères présentes sur le territoire. 

Une manière aussi de pointer des « déséquilibres proie-prédateur » qui entraînent des pullulations problématiques, comme celle des rats taupiers. « Une fois qu’on l’a analysé, on peut expliquer que le seul moyen d’aider les agriculteurs, c’est de faire revenir des prédateurs, donc de remettre des haies. »

Avec les pelotes, c’est donc la chasse aux informations qui est ouverte !

Tout savoir sur les chauves-souris aux Tours de Merle, en Corrèze

Pour envoyer vos pelotes de réjection : Groupe mammalogique et herpétologique du Limousin : Pôle Nature Limousin, ZA du Moulin Cheyroux 87700 Aixe-sur-Vienne ; 05.55.32.43.73. gmhl.asso.fr ou gmhl@gmhl.asso.fr.

Blandine Hutin-Mercier

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