Le Cantal rend des enseignants à la rentrée prochaine : on fait le point sur les écoles qui pourraient perdre un poste
Allanche
« Surprise ! Une classe en moins, pourtant effectifs stables » : une banderole est apparue sur l’école, partagée par l’APE locale sur Facebook. L’établissement doit passer de quatre à trois enseignants.
Pour les écoles de quatre enseignants, « il y a également une grosse différence concernant les directeurs, note Stéphanie Lavergne (FSU). Au lieu d’une journée de décharge hebdomadaire, soit 36 par an environ, ils passent à douze, à répartir sur l’année. Les effectifs et le travail sont les mêmes mais ils ont beaucoup moins de jours pour le faire. »
AurillacAvec 142 élèves pour huit enseignants, l’école Paul-Doumer jouissait d’une situation « confortable » jusqu’ici, propice à l’accueil d’enfants parfois fragiles – il y a notamment un dispositif Unité localisée pour l’inclusion scolaire (Ulis). Un poste devrait être perdu sur l’établissement, qui devrait alors dédoubler une classe. Les parents d’élèves se sont, timidement, mobilisés en début de semaine dernière et une pétition circule.
D’une taille comparable à Paul-Doumer, La Jordanne passerait également de huit à sept enseignants. Bonne nouvelle pour la cité géraldienne, Tivoli devrait gagner un poste.
AyrensL’école, qui compte 53 élèves, pourrait perdre un poste d’enseignant à la rentrée. Aujourd’hui, elle compte quatre classes et devrait n’en avoir plus que trois à la rentrée. Un blocage a été organisé par les parents d’élèves. Boisset. Avec un effectif passant de 48 élèves cette année à 41 à la prochaine rentrée, l’école, qui compte trois classes, risque de perdre un poste d’enseignant. Une rencontre était prévue hier avec la directrice académique des services de l’Éducation nationale.
ChampagnacLes parents d’élèves de Champagnac ne se sont pas encore mobilisés mais préparent la révolte. L’établissement, qui accueille aujourd’hui 70 élèves, devrait perdre un poste l’an prochain. Rien d’illogique si l’on s’en tient aux chiffres : avec quatre professeurs, cela laisse une moyenne sous les vingt enfants par classe. « On a commencé à nous prévenir au mois de décembre, se rappelle le maire, Gilles Rios. On nous a dit que cela serait compliqué. »
En cause : « Une grosse classe de CM2 est partie l’an passé. Cela nous a fait perdre quelques élèves ».
Plusieurs fois, ces dernières années, Champagnac avait senti le vent du boulet mais avait été sauvé par son centre d’accueil pour demandeurs d’asile. Mais celui-ci a brûlé l’an passé et sa capacité d’accueil est durablement touchée. La mairie doit faire des travaux, la fin du chantier n’est pas attendue avant l’an prochain.
En tout, cela fait donc une vingtaine d’enfants en moins, sans réelle perspective d’amélioration sur le plan démographique. Un projet de lotissement est bien en cours, mais il tarde à sortir de terre et Champagnac souffre de ce côté-là, flirtant avec la barre des 1.000 habitants.
Pour le village, c’est la douche froide. Un million d’euros d’investissement sont fléchés sur la rénovation de l’école et la transformation de la salle polyvalente. Les besoins sont là : « Les travaux seront faits, quoi qu’il arrive ». Un projet d’école toute neuve, portée par la précédente municipalité, semble aujourd’hui totalement enterré.
La lutte va donc s’organiser. Avec quel espoir ? Le chiffre de 24 enfants par classe, qui serait la norme attendue par l’Éducation nationale, semble bien loin pour le maire : « Le calcul est bête. 24 multiplié par 4, cela fait 96. Si l’on appliquait cette règle, aujourd’hui, on serait à trois postes. Même si l’on revient à 80 au retour du Cada cela ne suffira pas. Avec une telle logique, dans nos campagnes, c’est la mort des petites écoles… »
DrugeacC’est une création de poste qui attend cette école de 43 élèves, qui passerait de deux à trois enseignants. Les syndicats notent au passage que, pour le même nombre d’élèves, la situation est inverse à celle de Boisset.
LanobreAvec moins de 1.400 habitants, Lanobre a la particularité d’avoir deux écoles : une au bourg, l’autre aux Granges. Celle-ci devrait passer de trois à deux enseignants.
MassiacPour cette école, syndicat et rectorat s’affrontent sur les chiffres. Cet établissement de six classes, dans un secteur attractif, devrait perdre un poste d’enseignant l’an prochain. Les parents se sont organisés pour bloquer l’accès à l’école, vendredi 2 février, et obtenir un rendez-vous avec la direction des services académiques dans le Cantal. La fermeture du poste a été confirmée dans le plan proposé en comité social d’administration.
MauriacL’école de Jules-Ferry devrait passer de dix à neuf enseignants. Moussages. Un poste, correspondant à 0,625 emploi à temps plein – une personne ne travaillant que le matin – devrait être supprimé.
NaucellesMalgré son dynamisme démographique, Naucelles devrait perdre un demi-poste. Créé en 2019, celui-ci était temporaire et reconfirmé, année après année, depuis. C’est une surprise pour la FSU : « On avait ciblé Naucelles pour une potentielle ouverture ».
PrunetL’école, qui accueille 61 élèves actuellement, en attendrait 53 à la rentrée prochaine selon les chiffres avancés par l’Éducation nationale, répartis dans quatre classes de la petite section de maternelle au CM2. Elle pourrait perdre un poste d’enseignant. L’établissement a reçu la visite de l’inspectrice à la fin de l’année 2023.
RaulhacClasse unique à Raulhac l’an prochain : l’école, qui compte treize élèves, devrait passer de deux à un poste.
Saint-Mamet-la-SalvetatDéjà amputée d’un poste de professeur lors de la dernière rentrée scolaire, l’école de Saint-Mamet-la-Salvetat pourrait de nouveau perdre un poste. Passée de huit à sept classes en septembre, les 106 élèves pourraient donc être répartis dans six classes l’an prochain. Les représentants de l’école ont rencontré la directrice académique des services de l’Éducation nationale, mercredi.
Saint-Santin-CantalèsL’école, qui compte douze élèves, devrait passer de deux à un enseignant à la rentrée prochaine. Un projet de direction commune avec Saint-Constant-Fournoulès a été évoqué mais est abandonné pour l’instant.
Sansac-de-MarmiesseSur ce dossier, les syndicats et l’administration ne tombent pas sur le même nombre d’élèves attendu l’an prochain : 110 élèves selon les syndicats, autour de 100 pour l’administration. Pour le moment, une fermeture de poste est fléchée à Sansac-de-Marmiesse.
Vic-sur-CèreUn poste devrait être supprimé à la maternelle.
Mathieu Brosseau et Pierre Chambaud