Envie de voir Vichy depuis le ciel ? C'est désormais possible... en montgolfière !

C’est un spectacle rare dans le ciel vichyssois. Ce jeudi 25 janvier, Matthieu Balland, pilote de montgolfière, et fondateur de l’entreprise Skyshow, effectue un vol d’essai au-dessus de la cité thermale. Rendez-vous pris, en début d’après-midi, sur le parking du Palais du lac. Bien qu’encore au cœur de l’hiver, les conditions météo sont idéales. Vous pouvez le croire, l’aérostier est un expert en météorologie?!

Une expérience intégrale

À peine arrivé sur place et accompagné de son acolyte, Americo, ce dernier débute la mise en place. Il est, à ce stade, difficile de croire que la petite nacelle en osier puisse contenir ses quatre passagers. "Dans le panier, on ne craint rien. Aucun danger ne peut se profiler", promet l’aérostier, qui se veut rassurant. Et il faudrait éviter de se fier aux apparences, puisque l’ensemble pèse tout de même plus de 300 kg, "le rapport poids, résistance, souplesse, veut que nous atteignons cette charge", explique le passionné.

Il est nécessaire d'en partie brûler le ballon afin qu'il se gonfle.

Vient le moment de déployer l’enveloppe, qui après gonflage à air froid, puis à air chaud, laisse se déployer un immense ballon. La montgolfière prend forme. De plus en plus et de mieux en mieux. Le ballon est ensuite chauffé avec le brûleur pour être mis debout. Tous les passagers mettent la main à la pâte, avant de s’engouffrer dans la petite nacelle. La souplesse est de rigueur. Et, c’est parti?! L’embarcation prend rapidement de la hauteur au-dessus de la cité thermale.

En peu de temps, les 1.300 mètres d’altitude sont atteints. L’ascension se réalise en douceur, au rythme des vents. Ce seront eux les maîtres à bord, que tentera de maîtriser notre aérostier, à coups répétés de brûleur. Seul bruit perçant la quiétude régnant alors dans le ciel. "Le ballon, ce n’est que du ressenti", dépeint Matthieu Balland, entre deux vérifications. Tout au long du vol, sa concentration sera de tous les instants. Bien sûr, il s’autorisera de courtes pauses pour profiter du paysage, s’offrant à lui à 360 °C.

Il va aussi former de futurs pilotes

Ces vols sont pour Matthieu Balland, des "bulles d’oxygène nécessaires" au quotidien. Des instants suspendus, où le temps, sans s’arrêter, semble ralentir, et ne laisser place qu’à la contemplation de la nature. Rêverie garantie.

"J’aime voler, car ces sensations nous ne les expérimentons pas autrement. Ce lien à la nature est si rare. Maintenant, je suis dépendant au vol". 

Et sa passion dépasse de loin le cadre du vol de tourisme, puisqu’il prend part à des meetings, des rencontres entre pilotes. Cela lui permet aussi de voyager à travers le monde. Le prochain aura ainsi lieu au Mexique, en novembre. Dans un avenir moins lointain, en avril, Matthieu Balland commencera ses vols à Vichy.

Le ballon, plus imposant que la petite embarcation, puisqu’il transportera une dizaine de personnes, arrivera en France fin mars. Une offre manquante à la ville, selon le pilote. "L’activité est presque inexistante. J’aimerais la développer et pouvoir former des pilotes, pour, à terme, ne pas avoir à faire la route depuis Vesoul." Sa formation de pilote instructeur en poche, Matthieu Balland est apte à enseigner l’art de voler. Ce sera même une joie pour le passionné.

Peu avant l'atterrissage, le ballon perd progressivement de l'altitude, jusqu'à toucher le sol.

Mais que le temps passe vite, lorsqu’on plane en ballon. Déjà plus d’une heure de vol, et se profile "le moment le plus délicat". Après plusieurs tentatives pour se poser du mieux possible, - on vous avait dit que Matthieu était consciencieux?? - c’est dans un champ en pente, à Molles, à une quinzaine de kilomètres de Vichy, que se pose notre nacelle. Americo n’est pas loin pour réceptionner l’équipage, qui allie une dernière fois ses forces pour replier tout le matériel.

Matthieu Balland : "Chaque sortie est une aventure différente"

L’aérostier affiche plus de 200 heures de vol en montgolfière à son compteur, et propose désormais des vols à Vichy. Passionné oui, l’aérostier n’en reste pas moins minutieux. À l’extrême même. "À chaque fois que je vole, je stresse. Mais c’est du bon stress. Chaque sortie est une aventure différente", se ravit-il. Et il expérimente d’ailleurs un nouveau défi en volant, pour la première fois, avec son plus petit ballon, à Vichy. 

Matthieu Balland, originaire de Vesoul, implante son activité à Vichy, ayant remarqué une absence de concurrence.

Matthieu n’est pas tombé dedans tout petit, mais suite à un concours de circonstances. Autoentrepreneur depuis sa majorité, le trentenaire, rencontre l’univers de la montgolfière en commençant par effectuer des missions de récupération de passagers et de pilotes. Puis, en participant à son premier rassemblement de montgolfières à Dole (Jura), en tant que passager, l’envie est née. Lui, qui évolue alors déjà dans le monde du loisir, puisqu’il a lancé plusieurs flottes de rosalies à travers la France - dont la dernière à Vichy - se consacre désormais en majeure partie aux vols.

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Outre les meetings, auxquels il participe, il lance l’entreprise Skyshow.  Sky, pour le ciel, bien évidemment. Et Show, le spectale, comme jeu de mots faisant référence à la chaleur du brûleur. Cet élément est le rouage essentiel en vol, puisqu’en produisant une flamme qui réchauffe l’air, il agit comme un moteur. D’abord implanté à Vesoul (Haute-Saône), Besançon (Doubs), c’est depuis l’aérodrome de Charmeil et le parking du Palais du lac à Bellerive, qu’il proposera des sorties dans les airs, à partir du mois d'avril.

Chloé Goigoux, photos François-Xavier Gutton et Renaud Baldassin

Réservations dès maintenant sur sky-show.fr. 240 € par personne, 200 € pour les 100 premiers inscrits.