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Comment l'ancien village vacances VVF d'Ayen se réinvente pour se donner un avenir ?

Comment l'ancien village vacances VVF d'Ayen se réinvente pour se donner un avenir ?

Depuis deux ans, l’ancien village vacances d’Ayen, propriété de la commune, était envahi par la végétation. Acheté par les Résidences de vacances SoleiLuna, sous sa marque « Mon petit coin merveilleux », il deviendra un parc résidentiel de loisirs à cession de parcelles.

Sous le soleil d’hiver, l’ancien VVF d’Ayen, envahi par les herbes folles, semble laissé à l’abandon. Avant, dans ses allées, ça grouillait de monde. On se prélassait autour de la piscine. On partageait un apéro ou une grillade sur les terrasses de ses chalets, dont certaines bénéficient d’une vue imprenable sur l’Yssandonnais.

On participait dans la bonne humeur aux nombreuses animations proposées. On respirait le bon air et la tranquillité des lieux à pleins poumons. Mais, les temps ont changé et les habitudes des vacanciers aussi. Le concept a vieilli, la désuétude guette les villages vacances.

1. L’histoire d’une reprise ratéeDe village vacances, on a une vue imprenable sur Ayen.

L’opérateur historique du site VVF d’Ayen, en Corrèze, a terminé sa dernière saison le 18 septembre 2021. Pour la réfection totale du site (quinze chalets étaient déjà fermés à l’époque, pour fuites de toiture, infiltrations, moisissures et insalubrité), il fallait un budget estimé à 4,3 millions d’euros, dont 2,5 millions devaient être assurés par le repreneur et le reste par l’État et les collectivités. Alors que tout semblait prêt pour un nouveau départ, en février 2022, le seul repreneur en lice, la société Cévéo (Coté Organisation Vacances), s’est retiré du projet.

2. La piste d’un parc résidentiel de loisirs à cession de parcelles

Il fallait donc trouver une solution. La mairie, propriétaire de ce lieu l’avait proposé à la vente à 654.000 euros. Affaire conclue avec les Résidences de vacances SoleiLuna, spécialisées dans les parcs résidentiels de loisirs à cession de parcelles sous la marque « Mon petit coin merveilleux ».

L’entreprise mène actuellement une vente à la découpe du site, proposant, en copropriété, soixante-dix parcelles viabilisées, chacune avec un chalet, vendu en l’état. D’une surface allant de 290 m2 à 1.500 m2, ces parcelles sont proposées aux prix allant de 34.900 € à 129.000 €. Si tous les lots sont commercialisés, le promoteur empochera une jolie plus-value.Adrien Bru, directeur commercial de Mon petit coin merveilleux, vante les atouts de l'ancien village VVF. « Ici, on ne répond plus au code de tourisme, mais au code de l’urbanisme. Ce qui veut dire que les propriétaires pourront accéder à leur bien toute l’année et en disposer comme ils le souhaitent, le prêter, le louer, le vendre ou le transmettre », insiste le très volubile directeur commercial et cofondateur de Mon petit coin merveilleux, Adrien Bru. « Environ un quart des lots a déjà été vendu, essentiellement à une clientèle locale. Ce village vacances est très connu, il a une notoriété puissante », complète-t-il. « Les gens pourront choisir de rénover leur chalet ou de le démolir et de mettre à la place une autre habitation légère de loisirs : chalet, bungalow ou mobile-home. »

La transformation de l’ancien village vacances passera par la rénovation des réseaux, de la piscine et des terrains de sport. Dans chaque lot sera installé un compteur EDF individuel. En revanche, le gros bâtiment dédié à la restauration et à l’administration sera rasé. La réouverture du site est prévue le 31 mars 2025.

3.  « Une clientèle de bricoleurs » pour la nouvelle vie du site

Quels sont les arguments de vente de Mon petit coin merveilleux ? La marque met en avant tous les avantages d’un village vacances, mais sans animations du style « soirée merguez » ou « miss camping » et donc sans « nuisances » sonores. « On donne à nos clients l’accès à leur lot, même pendant nos travaux, pour commencer leur rénovation en même temps, détaille Adrien Bru. On a affaire à une clientèle de bricoleurs. Un tiers de nos acquéreurs achète ici leur résidence secondaire. Un second tiers est là pour préparer leur retraite. Ils vont louer leur bien quand ils ne sont pas là, pour payer leur investissement. Pour le reste, ce sont des investisseurs. »

Un cahier de charges expliquant les règles de la vie en copropriété est à respecter pour les résidents. Il concerne notamment la hauteur des haies et des clôtures et l’usage de l’eau. Mon petit coin merveilleux compte attirer une clientèle de bricoleurs. Photo : Stéphanie Para. ECONOMIE / TOURISME / « On essaye de limiter des espaces verts communs en copropriété, affirme le directeur commercial. Les gens préfèrent avoir un jardin privatif qu’ils vont entretenir et qui n’entrera pas dans les charges. Chez nous, le maître mot, c’est la maîtrise des coûts de la copropriété. C’est pour cette raison qu’on rase le plus gros bâtiment du site. Les frais de copropriété devraient être fixés entre 60 € et 100 € par mois. »

Les copropriétaires pourront bénéficier des services à la carte d’une conciergerie proposée par le promoteur.

4. Des amateurs de tourisme champêtre qui ne pourront vivre là à l’année

 Parmi les acquéreurs potentiels, Nadine et Olivier, fraîchement retraités. Originaires de Gironde, ils se sont installés à Ayen il y a deux ans. « On cherche un chalet avec une belle vue, pour une location de saison. Olivier est passionné de bricolage, c’est lui qui fera des travaux de rénovation », explique Nadine.

« Il n’y a pas que la Méditerranée ou l’Atlantique, mais aussi le tourisme champêtre, résume Adrien Bru. On vise donc la clientèle qui se trouve sur toute la zone, à deux heures et demie d’Ayen, avec les grands centres comme Toulouse, Bordeaux, Limoges… Deux heures et demie de route, ça permet de venir facilement pour se ressourcer pendant le week-end. »

Les copropriétaires pourront-ils s’installer à l’année dans leur logement du parc résidentiel d’Ayen ? « Non, car, sur l’acte d’achat est stipulé que ça ne peut pas être une résidence principale au sens fiscal du terme, mais, une résidence secondaire. Ça veut dire, par exemple, que la scolarisation des enfants à charge est impossible », conclut Adrien Bru. 

Visites. Prochaine opération portes ouvertes à Ayen les 23, 24 et 25 février. L’entreprise participera également aux salons de l’habitat à Brive et à Limoges et au salon des seniors à Paris.

Dragan Perovic 

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