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"Je n’ai pas que chanté, j’ai agi aussi" : Yves Duteil sera bientôt en concert à Guéret

Yves Duteil, l’auteur-compositeur-interprète français phare des années 70 et 80, passe en Creuse pour fêter ses 50 ans de carrière et d’engagements.

L’homme à l’origine de « Prendre un enfant par la main », élue chanson du siècle en 1987, a commencé une tournée en 2022 pour le cinquantième anniversaire de sa carrière.

Depuis, il sillonne les routes et notamment celles de Creuse pour son concert à l’Espace André-Lejeune de Guéret, le vendredi 8 mars.

50 ans de carrière, c’est conséquent. Le concert sera dans un format spécial ?

Ce ne sera pas une succession de succès. À une période, on a beaucoup entendu certains albums. Le concert sera composé à moitié de chansons connues et à moitié de titres à découvrir pour faire une sorte de mise à jour du logiciel, hors de l’image d’Épinal. Cet anniversaire à rallonge permet aux morceaux les plus populaires de devenir une vitrine pour les autres. On ne peut pas dire que mes chansons encombrent les ondes.

Une mise à jour… Votre écriture a beaucoup évolué ?

Quand j’ai commencé et produit les plus gros succès auprès du grand public, j’étais quasi-adolescent. J’avais environ 25 ans, maintenant j’en ai 75. J’ai traversé des tas d’événements majeurs. Je n’ai pas eu une prise de conscience soudaine. Beaucoup joue sur l’évolution d’une écriture comme l’époque traversée et ses troubles. Je porte un éventail d’engagements, pas forcément politiques ou partisans. Dans mon dernier album Respect, je parle des attentats. Mon recueil « Chemin d’écriture », avec l’ensemble de ce que j’ai enregistré soit 370 titres, est fourni en commentaires que ce soit par chanson, album ou époque.

Vous avez écrit de nombreuses chansons engagées…

Je suis militant d’une forme de douceur que la poésie rend audible. Une douceur pour rendre supportable la vie, sa cruauté et son cynisme. Mes chansons sur la liberté du peuple tibétain ou la chute du mur de Berlin, ce sont des succès discrets mais plus durables. La poésie, ce n’est pas juste de beaux mots. Exercer une responsabilité enrichit l’écriture. J’ai ainsi été maire d’un village pendant 25 ans. Avec mon épouse, on a pu mettre les mains dans le moteur, apprendre à comprendre les rouages de notre société de l’intérieur. Il faut beaucoup d’énergie pour défendre ces sujets quotidiens…

Quelques exemples d’engagements qui vous tiennent à cœur ?

On a fondé une école en Inde pour les enfants des castes intouchables et je suis aujourd’hui ambassadeur de Handicap International, contre les mines qui continuent de mutiler après la fin des conflits. Je n‘ai pas que chanté, j’ai agi aussi ! Le public fait le cadeau de la notoriété, alors si ça peut devenir un outil pour des causes moins visibles… Et avoir son nom au fronton d’une école, un prix à Tokyo, une haute distinction au Québec, cela donne le sentiment d’avoir apporté quelque chose. C’est gratifiant. Le long de ma carrière, je n’ai pas toujours été au sommet de la vague mais je ne l’échangerai pour aucune autre.

Le concert est aussi un moyen de les défendre ?

Je viens en Creuse avec deux musiciens, un bassiste et un violoncelliste, pour une musique très dépouillée et sophistiquée qui met en valeur le texte. Mais ça reste un spectacle, pas un meeting !

D’ailleurs, vous avez bien un lien avec la Creuse ?

Oui, je connais. La famille de mon épouse est du côté d’Aubusson !

Pratique. Concert le vendredi 8 mars à 20 heures à l’espace André-Lejeune de Guéret.

Charlotte Mathiot

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