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Les Ateliers 3S, habilleurs de façades, développent leurs idées dans le Puy-de-Dôme

Les Ateliers 3S, habilleurs de façades, développent leurs idées dans le Puy-de-Dôme

Depuis une première gamme imaginée par Philippe Stark, les Ateliers 3S donnent du souffle et des couleurs à l’habillage métallique de façades. La demande croît fortement. L’unité de production de Cébazat (Puy-de-Dôme) va grandir aussi.

Si vous pensez encore que rien ne ressemble plus à un bardage métallique qu’un autre bardage métallique, allez faire un tour du côté des Ateliers 3S, zone de Ladoux, à Cébazat.

L’entreprise, créée en 2011 comme filiale de ce qui était encore le groupe Bacacier, spécialiste du bardage classique en tôle ondulée, est née autour d’une intuition. Celle que l’habillage métallique des bâtiments pouvait s’accompagner de créativité, basée sur des idées neuves, pour proposer une autre façon de composer les façades. Une première gamme de bardage originale, créée par le designer Philippe Stark, déboule alors sur un marché qui ne l’attendait pas forcément.

Comprendre les attentes et les envies des architectes

« C’est arrivé comme un ovni, se souvient le directeur d’aujourd’hui, Julien Faisandier. C’était une collection imaginée comme un jeu de Lego, où toutes les pièces étaient compatibles entre elles. Mais à cette époque, nous ne faisions pas de présentation de nos produits aux architectes. Il a fallu travailler ce monde de la prescription en amont, comprendre les attentes ou envies des architectes et admettre que la gamme Stark ne répondrait pas à tout. »Les Ateliers 3S ont développé des procédés de pliage et profilage de bardage en acier, auxquels s’ajoute l’emboutissage. Photo Frédéric Marquet

Quand Bacacier passe sous la bannière Kingspan, l’entreprise adopte son nom d’aujourd’hui, Ateliers 3S, et a déjà bien avancé. Avec sa première gamme, elle a ajouté l’emboutissage à ses autres procédés de base, le pliage et le profilage, et a développé des systèmes de fixation spéciaux, adaptés. Et d’autres gammes sont apparues, cette fois imaginées par Julien Faisandier, pour répondre à d’autres types de demandes. L’esprit "joint debout" simple, les bardages aux rythmes irréguliers, sur différents plans, et la dernière née, qui livre une imitation bois à s’y méprendre.

Innovation mondiale

« Nous étions jusque-là sur tout ce qui rappelle le métal, poursuit le directeur. Pour le bois, il fallait surtout éviter la mauvaise imitation. Nous avons élaboré des protos à partir de 2018. L’idée de la bande noire intercalée a tout déclenché. Mais cela supposait une innovation mondiale, le laquage sélectif sur bobine, qu’un de nos fournisseurs, en Italie, a pu réaliser. Nous l’avons lancé en 2021, cela a été une traînée de poudre. »

L’histoire des Ateliers 3S est en marche. L’activité de l’entreprise progresse de 30 % chaque année depuis quatre ans et atteint à présent les 18 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle emploie quarante salariés (la moitié en production, l’autre en conception, fonctions commerciales et autres) et entend poursuivre son rythme de cinq embauches par an.Deux nouvelles lignes de profilage seront mises en service l’été prochain. Photo Frédéric Marquet

D’autant qu’elle va s’agrandir. Dès ce mois de février commencent les travaux d’installation de deux nouvelles lignes de profilage qui seront mises en service l’été prochain. Preuve que l’entreprise n’entend pas s’endormir sur ses lauriers. Précurseur dans l’utilisation d’acier bas carbone depuis trois ans, elle souhaite aussi avancer sur ce plan. Elle annonce l’arrivée au deuxième trimestre 2024 de nouveaux aciers, qui doivent permettre de diviser l’empreinte CO2 par deux.

Garder un coup d’avance

Le tout dans un secteur porteur où les appétits sont grands. D’autres acteurs du marché tentent de s’emparer des belles idées des Ateliers 3S, notamment de celles qui séduisent. D’où la ligne de conduite ambitieuse de Julien Faisandier : « Nous voulons sortir au moins une nouvelle gamme par an. Avec l’idée de toujours garder un coup d’avance par rapport à la concurrence. »Julien Faisandier, directeur. Photo Frédéric Marquet

De quoi donner de belles perspectives à ses équipes, sous le regard de Jean-Christophe Vigouroux, qui fonda Bacacier avant de passer la main, mais préside toujours une holding dont les Ateliers 3S sont le fer de lance.

Patrice Campo

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