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Les suppressions de classe dans le Cantal, des décisions "de nature à démotiver" les maires

Les suppressions de classe dans le Cantal, des décisions

Alors que le Cantal doit rendre 13 postes de professeurs des écoles à la rentrée prochaine, le président de l'association des maires dans le département Christian Montin, alerte sur les conséquences.

Après avoir longtemps protégé les postes dans le département grâce à sa convention signée avec l’Éducation nationale, l’Association des maires de France dans le Cantal ne peut que constater les lourdes pertes de ces deux dernières années.

Signée initialement sur une durée de trois ans, de 2014 à 2016, elle engageait le rectorat à neutraliser les postes d’enseignants dans le Cantal avec « l’absence de retraits d’emplois ». Un premier avenant de trois ans (2017-2019) plafonnait la perte de postes à cinq par an maximum et un second (2020-2022), limitait, lui, la ponction à trois postes par an. Résultat : neuf postes avaient été supprimés en neuf ans.

Aujourd’hui, cette convention, que l’État n’a pas renouvelée en 2023, est « très fortement regrettée » par Christian Montin (en photo), président de l’AMF Cantal. « Perdre 23 postes en deux ans, ça a des conséquences lourdes. » Surtout, il s’inquiète de voir les ponctions continuer à l’avenir. « Le tissu scolaire risque d’être touché, le maillage du territoire plus distant et les conditions pédagogiques forcément dégradées. »

Un élément important pour l'attractivité

Il défend que « la logique arithmétique n’a aucun sens » dans le Cantal et aimerait plutôt que la carte scolaire s’attarde sur d’autres éléments, comme « le temps que met un enfant pour aller à l’école et dans quelles conditions ». Pour lui, ces décisions ont un impact important sur l’attractivité d’une commune : « Éloigner excessivement l’école d’une commune, c'est condamner un territoire. »

Alors, pour un maire qui voit une classe disparaître, difficile de rester motivé.

Ça remet en cause la motivation de réaliser des travaux pour l’école et interroge sur le sens de l’action municipale. C’est compliqué de continuer à donner de son temps si on nous retire une offre scolaire de qualité. Ce sont des décisions de nature à démotiver certains

Afin de ne pas subir année après année ces suppressions de postes, l’AMF a lancé des travaux pour faire des propositions sur le maillage du territoire et la carte scolaire, préconisant des rassemblements d’écoles à certains endroits, en défendant d’autres plus isolées ailleurs. « Mais, le temps presse », insiste Christian Montin. Car le nombre d’enseignants diminue à chaque rentrée.

Mathieu Brosseau

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