Vins et spiritueux : atterrissage en douceur des exportations en 2023
La Fédérations des exportateurs de vins et spiritueux (Fevs) vient de publier le bilan 2023 des performances du secteur sur les marchés étrangers. En recul par rapport à 2022, qui avait été une année de rattrapage après la crise sanitaire, les ventes à l’international du secteur affichent néanmoins la deuxième meilleure performance historique à l’export. […]
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La Fédérations des exportateurs de vins et spiritueux (Fevs) vient de publier le bilan 2023 des performances du secteur sur les marchés étrangers. En recul par rapport à 2022, qui avait été une année de rattrapage après la crise sanitaire, les ventes à l’international du secteur affichent néanmoins la deuxième meilleure performance historique à l’export.
Tous segments confondus, les exportations de vins et spiritueux ont atteint 16,2 milliards d’euros (Md EUR) l’an dernier, en recul de -5,9 % par rapport à 2022. Les ventes en volume ont également marqué le pas, fléchissant de -10,4 %. Le solde des échanges, en baisse de -5,8 %, s’élève à + 14,8 Md EUR faisant des vins et spiritueux le premier excédent agroalimentaire et le troisième excédent de la balance commerciale de la France (derrière l’aéronautique et les cosmétiques).
Le chiffre d’affaires mondial des spiritueux français décroît de 12 %, à 4,8 Md EUR, avec des volumes en baisse à 48,4 millions de caisses (‐ 13 %). Celui des vins atteint 11,3 Md EUR (‐ 3 %), pour 122,6 millions de caisses (‐ 9,4 %).
Des exportations en recul de 22 % aux États-Unis
Certes, les effets conjugués de la déconsommation de vin et de l’inflation expliquent en grande partie cette baisse et la morosité du secteur, en particulier en Europe, mais ces résultats démontrent avant tout un atterrissage en douceur selon Gabriel Picard, président de la Fevs. « Ce résultat 2023, bien qu’en retrait, reste le deuxième meilleur chiffre du secteur, malgré une année compliquée, marquée par des tensions internationales persistantes et une inflation très significative », a-t-il commenté.
Dans le détail, les exportations de vins et spiritueux refluent de -22 %, à 3,6 Md EUR, aux Etats-Unis. Une baisse que la Fevs attribue à la volonté des grossistes de réduire les stocks constitués pendant la pandémie de Covid et les problèmes logistiques qui s’en sont suivis. Cette tendance affecte en particulier les spiritueux (‐ 37 %) et les vins mousseux (‐ 16 %), tandis que les vins tranquilles sont stables en valeur. La fin de l’année 2023 connaît cependant quelques signes encourageants de reprise, note la fédération.
Au Royaume‐Uni, la valeur des exportations s’établit à 1,7 Md EUR, en hausse de +1 %. Le chiffre d’affaires des vins mousseux et tranquilles demeure globalement inchangé tandis que les volumes reculent (‐ 5 %). Les spiritueux sont stables, en valeur (+ 2 %) comme en volume (‐ 1 %).
Emergence de nouveaux marchés en Asie
L’Asie connaît une évolution comparable, à 4 Md EUR (+1%). Le Japon fléchit de -4 % tandis que la Corée du Sud et Taiwan sont stables. La Chine présente quant à elle un visage contrasté, avec une bonne dynamique des spiritueux (+ 3 %), tirés par le cognac, alors que les vins fléchissent de -20 % en valeur, à l’aune de la baisse globale des importations chinoises de vin (‐ 21 %).
La Fevs souligne par ailleurs l’essor de nouveaux marchés comme la Malaisie (+ 20 %) ou les Philippines (+ 74 %), dont le poids reste cependant modeste (100 millions d’euros pour les deux pays).
« Ce fléchissement est une alerte pour nos entreprises, a déclaré Gabriel Picard. Il nous rappelle la nécessité constante de nous adapter à une demande évolutive des consommateurs et des marchés. Il démontre aussi combien la pérennité du succès des vins et spiritueux à l’export exige l’appui déterminé et pérenne des pouvoirs publics : il faut ouvrir de nouveaux marchés, il faut aussi éviter que d’autres se referment, notamment par des mesures de rétorsion commerciale. La souveraineté, ce n’est pas l’autarcie. En exportant partout dans le monde, nos entreprises génèrent un excédent commercial qui participe à la souveraineté de la France et de ses producteurs. »
Sophie Creusillet
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