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Cancer : l’étude qui pointe du doigt les additifs alimentaires

Cancer : l’étude qui pointe du doigt les additifs alimentaires

C’est une nouvelle pierre à l’édifice pour la compréhension de la nocivité des additifs alimentaires pour la santé. Dans une étude publiée ce mardi 13 février, des chercheurs, notamment de l’INRAE et de l’Inserm, réunis dans l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Cress-Eren), ont relevé les possibles liens entre les apports alimentaires des additifs alimentaires émulsifiants et la survenue des cancers.

Les additifs alimentaires émulsifiants ont particulièrement été étudiés par l’équipe de chercheurs. Outre les additifs conservateurs, édulcorants ou encore antioxydants, les additifs émulsifiants jouent un rôle important dans la fabrication des produits alimentaires. Leur usage vise à améliorer la texture des produits tout en prolongeant leur durée de conservation. La margarine, la mayonnaise, les sauces crémeuses, les bonbons, les aliments transformés emballés, les confiseries et plusieurs produits de boulangerie font partie des produits du quotidien fabriqués avec des émulsifiants.

En termes plus scientifiques, les émulsifiants comprennent notamment les mono- et diglycérides d’acides gras, les carraghénanes, les amidons modifiés, les lécithines, les phosphates, les celluloses, les gommes et les pectines. Au total, ces produits représentent en moyenne déjà plus de 30 % de nos apports énergétiques, et près de 60 % au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis.

3774_Aliments ultratransformés :  le nouveau poison
3774_Aliments ultratransformés : le nouveau poison

"Mieux protéger les consommateurs"

Les résultats de cette recherche sont fondés sur l’analyse des données françaises de 92 000 adultes (âge moyen 45 ans ; 79 % de femmes) et de leurs données nutritionnelles et sanitaires qui ont participé à l’étude de cohorte NutriNet-Santé entre 2009 et 2021. Après un suivi moyen de 7 ans, les chercheurs ont constaté que des apports plus élevés en monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E471) étaient associés à des risques accrus de cancers au global (une augmentation de 15 % du risque chez les plus forts consommateurs par rapport aux plus faibles consommateurs), de cancers du sein (une augmentation de 24 % du risque), et de cancers de la prostate (une augmentation de 46 % du risque).

Il s’agit de la première étude observationnelle en la matière, qui ne suffit donc pas, à elle seule, à établir de lien de cause à effet. Les auteurs soulignent certaines limites à cette étude. Par exemple, la proportion élevée de femmes, le niveau d’éducation plus élevé en moyenne et les comportements globalement plus soucieux de la santé parmi les participants à l’étude NutriNet-Santé par rapport à la population française en général, qui peuvent limiter la généralisation des résultats. "Si ces résultats doivent être reproduits dans d’autres études à travers le monde, ils apportent de nouvelles connaissances clés au débat sur la réévaluation de la réglementation relative à l’utilisation des additifs dans l’industrie alimentaire, afin de mieux protéger les consommateurs", expliquent Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm, et Bernard Srour, professeur junior à l’INRAE, principaux auteurs de l’étude.

Ces dernières années, de plus en plus d’études épidémiologiques suggèrent un lien entre une consommation élevée d’aliments ultra-transformés et un risque accru d’obésité, de maladies cardiométaboliques et de certains cancers.

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