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Au bar-restaurant l'Estoril à Clermont-Ferrand, la porte reste ouverte 7 jours sur 7 et (presque) 24 heures sur 24 heures

Au bar-restaurant l'Estoril à Clermont-Ferrand, la porte reste ouverte 7 jours sur 7 et (presque) 24 heures sur 24 heures

Tôt le matin, tard le soir, du lundi au dimanche, sans exception. Dans le bar-restaurant L’Estoril, près du site Cataroux, à Clermont-Ferrand, on travaille en famille et avec les habitués. Et ça se ressent.

7heures, Clermont-Ferrand se lève. Les yeux embués, les premiers clients de l’Estoril, bar emblématique posé près de Cataroux avalent un expresso. « C’est le rituel avant de commencer la journée », glisse ce quadra, avant de filer. De l’extérieur, à moins de connaître les lieux ou d’être pris d’une envie pressante de caféine, on ne se lance pas spontanément dans le voyage vers ce bistrot, dernier vestige d’un site Michelin en pleine mutation. Et pourtant.

Un peu de Portugal au pied d'une usine Michelin

11 heures, Clermont-Ferrand a déjà bien entamé sa journée. L'Estoril est ouvert depuis l'aube. Les tasses ont été chassées du comptoir pour des verres arrosés de rosé. Trois anciens les sirotent comme de l’eau. « Allez, un autre, c’est la mienne. » Les clips défilent sur un écran que personne ne regarde. « Ici, on discute, on parle de tout, même sans se connaître », sourit une dame, déjà croisée la veille.  « Les habitués, c’est comme une famille », résume Linda Marques. La patronne, 62 ans, a repris l’établissement en 2001. Il était déjà là depuis quelques années et s’appelait l’Estoril, du nom d’une station balnéaire du Portugal.

La restauration pour "sauver" la famille

Midi, la faim se lit sur les visages. Linda Marques et sa fille s’activent en cuisine. Les habitués ont beau lâcher leurs euros, cela ne suffit pas. Il y a six ans, L’Estoril opère une petite révolution en passant à table. Du lundi au vendredi, on y déjeune. Il faut goûter à la morue, sur la petite terrasse, l’un des secrets les mieux gardés du coin. On croise des travailleurs en plein chantier – ce n’est pas ce qui manque dans les parages –, des employés de bureau, des hommes, des femmes. Et des fidèles, toujours.Linda Marques, la patronne.

Au-delà du plaisir des clients, ce qui n’est pas rien, la restauration a surtout permis de sauver l’affaire de famille. Sans cela, Linda Marques n’aurait pas pu conserver son équipe composée de son mari, Luiz, son fils, Nelson et sa fille, Carine. « Ce que j’aime, c’est travailler avec eux, maintient la patronne. Je suis une maman poule, mais je les aime, je les veux à côté de moi, je les bichonne. »

Le soir, au tour du père et du fils

Après-midi, calme et digestion. Un duo entre. « Comme d’habitude ? » On se tutoie, se marre entre deux banalités. Les clips défilent toujours. Si vite que l’heure de l’apéro s’affiche en gros. « Superbock ? », demande le fiston. Un peu de Portugal, dans le verre cette fois et direction la petite terrasse de devant, avec vue sur route. Le bar se remplit, Luiz, le mari de 64 ans, transpire, remplit les mousses et s’excuse de ne pas aller plus vite.

La soirée est déjà bien entamée. Des amis viennent de se poser et s’apprêtent à dévorer un steak-frites et une francesinha, un sandwich en sauce du nord du Portugal. L’Estoril fermera vers une heure comme tous les jours. Ici, on ne se quitte que pour dormir.

L'Estoril, ouvert 7 jours sur 7 jusqu'à une heure au 46, rue de Chanteranne, à Clermont-Ferrand.

Malik Kebour

Brèves de comptoirUn trio d’anciens, accoudés au bar en fin de matinée.« - Pour Charles III, c’est la prostate ?- Il paraît que c’est pas méchant. Le président des États-Unis, il l’a pas eue aussi ?- Qui ça, Roosevelt ? Je crois que Jean-Philippe Smet aussi, il l’a eue. »Un homme s’installe près des trois anciens. L’un d’eux reprend du tabac à priser dans une narine.Le jeune homme : « - Doucement sur la cocaïne avec le rosé. »Réponse du consommateur : « - Deux fois par jour, comme ça, on refait le monde. » Tout s’explique.Deux clients d’un âge avancé partagent un verre de rosé. « - J’ai vu qu’on pouvait acheter des armes en pièces détachées maintenant. Quelle époque.- Moi, j’ai un fusil mais j’ai jamais menacé personne.- Rien à voir avec les armes, mais j’ai vu que le miel passait de 2,20 euros le kilo à 8 euros. T’en manges pas toi ?- Juste quand ça me gratte la gorge. »

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