L’éleveur abandonne le lait

À 59 ans, Laurent Jaladis a décidé d’arrêter la production de lait, trop contraignante, pour se reconvertir dans l’élevage pour la viande et le veau allaitant.

Il y a 50 ans, des dizaines de petites fermes produisaient encore du lait et faisaient vivre ce territoire. Leur disparition progressive, ici comme ailleurs, a partiellement signé la désertification rurale. Désormais, il ne reste plus, sur la commune d’Auriac, que deux producteurs de lait, dont Laurent Jaladis qui, à 59 ans, a décidé d’abandonner ce dur labeur alors qu’il lui reste encore quelques années avant la retraite.

« Seul, je m’épuise à la tâche. »

« Depuis des générations, on produisait du lait dans ma famille, explique-t-il. J’ai repris le flambeau en 1990 avec une trentaine de vaches laitières mais je suis seul et je m’épuise à la tâche. Douze heures de travail par jour minimum, 365 jours par an. Il faut aussi être gestionnaire, un peu vétérinaire et un peu mécanicien. L’âge avançant, il est beaucoup plus difficile de faire face à toutes ces contraintes. »

Laurent Jaladis reconnaît, cependant, que sa situation comportait quelques atouts par rapport à d’autres et il ajoute : « Ma production est un peu plus rémunératrice car j’exerce dans la zone AOP Cantal et je fournis exclusivement la fromagerie Duroux, toute proche, en contrepartie d’exigences sur la qualité du lait.  »

Mais, sa décision est prise : « Je vais me convertir à l’élevage pour la viande et le veau allaitant, ce qui me laissera un peu plus de temps libre et la possibilité de profiter enfin un peu de la vie ».

L’étable réaménagée

Laurent Jaladis va donc bientôt entreprendre d’importants travaux d’aménagement de son étable. Désormais, les vacanciers ou les voisins qui venaient se fournir en lait, tout comme les simples curieux que Laurent savait accueillir chaleureusement, trouveront porte close. C’est une grande page d’histoire locale et familiale qui se tourne ainsi, sans doute définitivement.