Petit à petit, l'Irlandais Ronan Loughnane se fait une place dans la rotation avec Aurillac

Avec sept matchs joués cette saison, Ronan Loughnane grappille du temps de jeu. Le signe d’une progression pour le talon aurillacois, qui était titulaire à Agen puis Vannes… mais qui doit encore faire plus. L'Irlandais de 22 ans aura l'occasion de le montrer, vendredi 16 février, contre Colomiers (20e journée de Pro D2).

Adrian Smith de nouveau retraité, Luka Nioradze en sélection et Basa Khonelidze avec les Espoirs, Ronan Loughnane avait partagé le poste de talonneur à Vannes avec Lilian Djomboué. Ce qui pourrait être de nouveau le cas vendredi, contre Colomiers. Comme au match aller, d'ailleurs.

À 22 ans, l’Aurillacois a vu son temps de jeu s’accroître cette saison. Déjà sept feuilles de match, dont deux comme titulaire (Agen, Vannes) et trois apparitions à domicile pour autant de victoires (Biarritz, Dax, Angoulême). C’est le signe d’une intégration réelle dans la rotation pour un garçon qui ne s’est pas seulement fondu dans ce qu’on attend de lui rugbystiquement.

Depuis le match aller à Colomiers, Ronan Loughnane cumule sept feuille de match cette saison. Dont deux titularisations à l'extérieur. A domicile il  aussi rentré en jeu à trois reprises, pour trois succès.

Un an en arrière, l’Irlandais s’exprimait prioritairement, voire uniquement dans la langue de James Joyce. Ce mercredi, en conférence de presse précédant la réception de Colomiers, ce vendredi, il est revenu sur le match de Vannes dans un français épatant.

La maîtrise du français un passeport pour progresser

« C’était un match difficile mais on a livré un bon combat pendant la première période, en étant à 14 », retenait le 1re ligne. Cette aisance à s’exprimer en français n’est pas anodine. Elle témoigne d’un certain sérieux, qui est d’abord un passage obligé pour progresser sur le pré.  « Pour les jeunes en formation, c’est une obligation », pointe son entraîneur Roméo Gontinéac.

« Pour les joueurs plus âgés qui arrivent déjà formés comme Ofa (Maunofetoa), on est un peu plus cool. On voit aussi que pour certains, culturellement, c’est plus facile d’apprendre. Mais pour les jeunes, c’est important qu’ils arrivent à se débrouiller. Une fois que c’est acquis, tout est plus facile »

« Quand je suis arrivé, c’était difficile de comprendre. Maintenant, c’est plus facile, même si beaucoup de joueurs parlent anglais. J’ai pris des cours de français, c’était trois jours par semaine. Le premier job, c’était d’apprendre les numéros en français, parce qu’on s’en sert pour les touches », sourit l’Irlandais qui dit justement sa confiance dans son alignement au moment de recevoir Colomiers.

Arrivé à Aurillac en cours de saison 2021-2022, Ronan Loughnane avait été un des acteurs du titre Espoirs. Il était notamment titulaire lors de la finale au Michelin.

« On discute du plan de touche dès le début de semaine. Il y a beaucoup de confiance avec tous les sauteurs », assure le talonneur, conscient qu’il est attendu sur ce plan, mais pas uniquement.

Colomiers est une très bonne équipe, très forte en mêlée, sur maul… Il faudra savoir rester lucide et batailler sur les contacts

Pour ce qui est de batailler, Ronan Loughnane a déjà montré qu’il n’était pas du genre à s’économiser, avec une bonne circulation et de l’envie, en veux-tu, en voilà en défense.

Un potentiel encore à exploiter

En mêlée ? Il n’est pas le plus massif des talonneurs de l’effectif. Mais la perspective de lui adjoindre la puissance de Kartvelishvili peut compenser son gabarit (1,79 m, 103 kg), en attendant d’avoir le métier pour faire la différence.  

« Ça peut être un bon mix entre la puissance, la force de Gio Kartvelishvili et Ronan qui est un peu plus dynamique », avance Roméo Gontinéac. « Ronan est dynamique, mais il peut l’être encore plus, il n’a pas encore exploité tout son potentiel ».

Un match contre un concurrent direct pour le top 6 est l’occasion parfaite d’envoyer tout ce que le talon a sous la semelle. 

Texte et vidéo : Jean-Paul CohadePhotos : Jérémie Fulleringer et Jean-Paul Cohade