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Il y a 10 ans, Renaud Lavillenie portait le record du monde de la perche à 6,16 m

Il y a 10 ans, Renaud Lavillenie portait le record du monde de la perche à 6,16 m

Séisme perchiste. À Donetsk, le samedi 15 février 2014, Renaud Lavillenie effaçait une barre à 6,16 m devenant, devant le Tsar dépossédé, le nouveau recordman du monde de la perche. Souvenirs dix ans plus tard.

Renaud, repensez-vous parfois à votre record ?

Ça m’arrive et souvent on m’y fait penser. Les gens m’en parlent, dans une discussion, à un entraînement, une conférence ; c’est un événement marquant. Mais je n’y pense pas tous les jours, ce n’est pas le but de la vie de penser au passé, plutôt de se projeter dans le futur.Flashs. L’arrivée à Roissy le 16 février.?Photo Jérémie Fulleringer

Les unes de l’événement, dont celle de La Montagne, sont-elles toujours accrochées chez vous ?

Oui, je passe devant tous les soirs quand je vais me coucher. Je peux les voir régulièrement. J’ai toujours aussi la paire de pointes et la combi que je portais ce jour-là.

Etait-ce un saut parfait ?

Sur le jour J, oui. Car c’est toujours par rapport à un moment donné qu’il faut comparer. La perfection est subjective. Ce saut-là est un des plus aboutis, en tout cas le plus efficace. Il n’était pas parfait parce que j’avais de la marge donc il y avait une petite imperfection dedans, une petite nuance.Presse. Les unes des quotidiens français. Photo Thierry Nicolas

Qu’a-t-il manqué pour faire mieux ?

Au-delà des paramètres, du matériel notamment, il faut que les planètes s’alignent, qu’aucun détail ne soit laissé au hasard. J’ai failli retrouver ça en 2016 au All Star Perche. Il m’a manqué un petit truc à 6,17 m, peut-être une dynamique comme en hiver 2014.

Vous souvenez-vous de vos sensations ?

Au moment où je décolle, je sens que c’est bon. Ce jour-là, sur les sauts, l’exécution, le feeling perso, j’ai ressenti qu’un truc se faisait.

Le fait que ce soit à Donetsk ?

Ce n’est pas ça qui a fait que. C’était une question de timing. Deux semaines avant j’étais à 6,08 m, après 6,04 m. Mais l’environnement était favorable et ça a matché.

Pourquoi avoir ensuite tenté 6,21 m, saut où vous vous blessez (16 points de suture au talon gauche) ?

Bonne question. C’est comme ça que je le ressentais. C’était pour me projeter. Je n’ai aucun regret et je le referais. La preuve en 2021. Après mes 6,06 m à Aubière, j’ai continué. C’est ma façon de faire, même si je me pête le mollet derrière.JT. Le 20 heures avec Laurent Delahousse sur France 2.

Éprouvez-vous de la nostalgie ?

Oui, mais surtout beaucoup de fierté et de plaisir. J’ai eu la chance de vivre un moment exceptionnel, vécu par très peu d’athlètes. Le fait d’être à son apogée, à son maximum, c’est la recherche de chaque sportif. Tout s’est passé comme rêvé. Certains courent toujours après ça, moi je l’ai vécu.

Francis Laporte

Verbatim

Record du monde ou titre olympique ??« Ce n’est pas pareil, clairement. Pas le même impact, la même valeur. Le record, je l’ai tenté 30 ou 40 fois et je l’ai passé une fois. Être champion olympique, je l’ai tenté trois fois. Mais les deux sont aboutis et je n’aurais pas fait mon record du monde si je n’avais pas été champion olympique. C’est dans une continuité. En fait, ils sont complémentaires. »

Un Français, recordman du monde ? « Pas pour l’instant. Mondo l’a placé encore plus haut et il n’y a pas de Français actuellement en mesure de le faire, déjà le record de France. Mais dans l’absolu, il n’y a pas de raison de ne pas y croire. Moi, personne ne m’avait vu venir. »

 Lavillenie, Bubka, Duplantis.?« Quoi qu’il arrive, Mondo n’aura pas fait tomber le Tsar. Dans l’histoire, c’est toute la dimension. Bubka était un mythe auteur de la perf imbattable. Dans la hiérarchie de la perche, Duplantis n’aura pas le même "effet" ; je n’ai pas la même aura. Ce n’est pas comparable ».

Un chiffre

7 cm Depuis qu’il a pris possession du record du monde en 2020, Armand Duplantis l’a augmenté de 7 cm. Il sautera au All Star Perche, jeudi 22 février...

Sergueï Bubka. Samedi 15 février. Les réactions avaient abondé pour saluer la performance majuscule de Renaud Lavillenie, du monde sportif, (Tony Parker, Martin Fourcade, Laure Manaudou…) et de la perche bien entendu. Avant Yelena Isinbayeva ou Jean-Claude Perrin, Sergueï Bubka le premier. Détrôné sous ses yeux de son record à 6,15 m (Donetsk, le 21 février 1993), le Tsar avait tout de suite félicité son successeur français. (Photo AFP A.K.)

Jean Galfione. Lundi 17 février. Avant de discuter entre champions olympiques dans la loge de maquillage de Canal +, Jean Galfione avait accueilli Renaud arrivé sur ses béquilles par un chambreur « Quel style?! ». Ensuite, à son Grand Journal, Antoine De Caunes annonçait « l’immense, l’énorme, le stratosphérique, Renaud Lavillenie » avant une entrée sur le plateau au milieu des hourras. (Photo Richard Brunel)

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