"Entre le bruit et la poussière, ça va être super compliqué !" : les travaux du centre-ville de Brioude inquiètent les commerçants

Les travaux de réfection du boulevard Devins ont commencé ce lundi 12 février pour une durée d’un an. Ils précèdent ceux du boulevard Vercingétorix qui débuteront en 2025.

« Vous avez déjà vu des commerçants qui ne râlent pas ? », ironise-t-on, à la boutique Krys. Ici comme ailleurs, beaucoup semblent résignés face au début des travaux du boulevard Devins, et à ceux du boulevard Vercingétorix qui vont suivre, en début d’année 2025. « Le problème, c’est que pour six mois ou un an, on peut faire le dos rond, mais là, on en a pour deux ans. Déjà que l’on a mis du temps à se relever du Covid », déplore Sébastien Boyer, gérant du bar tabac O’Hazard. Ce qui lui fait peur, en premier lieu, c’est la baisse de fréquentation, car son activité est en grande partie générée par le passage. « Les gens s’arrêtent, ils prennent leur paquet de cigarette, leur jeu à gratter et repartent. Mais là, ça va être plus complexe. Et les habitués, on verra bien. Car s’ils ne peuvent pas se garer… »

Manque d’accessibilité et de places pour le parking Burin-des-Roziers, nécessité pour les riverains du boulevard Devins de se garer sont autant d’éléments qui laissent les commerçants perplexes. « Nous sommes dans une petite ville. Si les gens vont à Clermont, ils savent qu’ils vont avoir 10 ou 15 minutes de marche avant d’arriver à leurs commerces. À Brioude, les gens veulent se garer au plus près. On a une clientèle qui vieillit », constate Alain Simon, de la bijouterie éponyme.

Ce que beaucoup déplorent également, c’est un manque de communication avec la mairie. « Évidemment, il faut que les travaux se fassent et ce sera sûrement que du positif ensuite, mais pour le moment, je ne sais pas quel coût cela va engendrer, s’il faut que je démonte une partie de ma terrasse », s’interroge Nicolas Rozière. Pour le propriétaire du Saint Laurent, cette période s’annonce particulièrement compliquée pour l’exploitation de la terrasse.

On compte beaucoup sur le restaurant le midi car l’activité du bar en terrasse va être limitée. Entre le bruit et la poussière, ça va être super compliqué.

Cette possible baisse de fréquentation, couplée à une difficulté d’accès, liée au manque de places de stationnement et aux trottoirs en travaux, a décidé les propriétaires de l’hôtel de La Poste et Champanne à prendre une décision radicale : « On va basculer toute l’activité de restauration à la Sapinière le temps des travaux », se résigne Agnès Gomichon. « Rien que le bruit, ce n’est pas possible. On devait rouvrir le restaurant le 1er mars, mais les nuisances sont trop importantes. Quand on vient au restaurant, c’est pour se détendre et passer un bon moment. Et puis pour les gens qui viennent de Clermont, c’est plus simple d’aller à la Sapinière que de faire tout le tour avec la déviation. En plus ils pourront se garer facilement. »

« Ils sont en train de vider le centre-ville ! »

Au-delà de la période des travaux, l’inquiétude principale, c’est l’après. Les clients vont-ils revenir après avoir pris leurs habitudes ailleurs pendant près de deux années ? « Sur le long terme, je ne sais pas si à la mairie ils se sont posé la question, mais ils sont en train de vider le centre-ville ! En 10 ans, il y a eu une dégradation notoire du commerce à Brioude et là, on amplifie le phénomène », déplore Benoît Négron, propriétaire du magasin Krys. « On va faire des offres commerciales pour garder nos clients et continuer d’en attirer. On sait qu’ils sont attachés à leurs commerces, mais jusqu’à quand ? »

Nicolas Jacquet