"Ils sont très humbles et terre-à-terre" : pourquoi AC/DC reste toujours aussi populaire en France
L’annonce, lundi, a pris tout le monde de court. Cette fois, c’est sûr, AC/DC sort d’un long sommeil et part en tournée pour défendre son dernier album, Power Up, sorti… en 2020. Il était temps.Pour les fans, l’attente était interminable. Cette nouvelle série de concerts, qui fera étape à Paris le 13 août, sera la première depuis 2016. Une éternité dans le monde du rock ou tout va très vite.
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En cette quasi-décennie d’absence scénique, AC/DC a dû encaisser des coups qui auraient fait couler beaucoup d’autres artistes.Il y a eu d’abord le décès du guitariste et fondateur du groupe, Malcom Young. La boussole qui a permis aux Australiens de ne jamais se perdre. Comment se relever d’une telle perte ?
"J’imagine que ce sera leur dernière tournée"Il a fallu ensuite gérer les ennuis judiciaires du batteur Phil Rudd, la perte d’audition du chanteur Brian Johnson qui a dû être remplacé au pied levé par… Axl Rose, des Guns’n’Roses. Et maintenant, c’est le bassiste Cliff Williams qui déclare forfait.
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Alors que reste-t-il d’AC/DC en 2024 ? Philippe Lageat, rédacteur en chef du magazine Rock Hard et fan absolu du quintette, reconnaît que "certains fans pourraient être déçus. Ce n’est plus le AC/DC classique. Mais quand même, ce sera l’occasion à tous de leur dire au revoir. Car j’imagine que ce sera leur dernière tournée".
Est-ce que ce sera vraiment le cas ? Au cours des décennies, AC/DC a été donné pour mort de nombreuses fois, et a, constamment, bénéficié d’une improbable résurrection.
"C’est un groupe très secret, un clan. Il est donc difficile d’obtenir des infos. Je les imagine mal déclarer qu’ils font leurs adieux. Ils se sépareront, et c’est tout", abonde le journaliste. Le concert parisien, dont les billets seront mis en vente ce vendredi, risque de se remplir en un éclair. Car entre AC/DC et la France, c’est une histoire d’amour qui dure depuis plus de quarante ans.
Philippe Lageat, qui a découvert leur musique très jeune, en 1978 avec l’album Powerage, confirme : "Au début des années 80, tous les collégiens avaient dessiné sur leur cartable leur célèbre logo. On peut même parler d’une “AC/DC-mania”. À cette époque, ils ratissaient tout le territoire avec une vingtaine de dates par an dans l’Hexagone".
Fini les concerts au Mans, dans un lycée près de Toulouse - c’était en janvier 1980 - ou à Brest. Aujourd’hui, le groupe est plus rare et ne se produit que dans les grosses arènes. Il n’empêche, d’après Philippe Lageat, "les musiciens restent très accessibles. Si vous rencontrez Brian Johnson, il vous traitera comme s’il vous connaît depuis toujours. J’ai vu Angus Young faire des dédicaces pendant des heures sous la pluie. Ils sont tous très humbles et terre-à-terre".
C’est peut-être ça, le secret de leur longévité. Avec AC/DC, les fans ont l’impression de retrouver un ami de longue date plutôt que des rock-stars enfermées dans leur tour d’ivoire. Depuis cinquante ans, ils ont vu les modes défiler et n’ont jamais succombé à leur appel. Pas de morceau disco ni d’incursion électro chez eux. On peut le regretter, espérer qu’un jour ils s’inspirent d’autres musiques, mais c’est comme ça. Contre vents et marées, ils joueront du rock’n’roll. AC/DC, c’est l’éloge de la constance dans un monde ou tout change vite…
Pratique. AC/DC, en concert le 13 août à l’hippodrome de Longchamp. Mise en vente des billets ce vendredi. www.acdc.com.
Rémi Bonnet