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Les maires Creusois à la rescousse des agriculteurs (toujours) en colère

Les maires Creusois à la rescousse des agriculteurs (toujours) en colère

Jeudi 15 février, les élus de l’Association des maires et adjoints de la Creuse ont apporté un soutien « plein et entier » aux agriculteurs en colère, représentés par leur Chambre.

Elle avait des airs d’Union sacrée cette rencontre entre l’Amac (*) et la Chambre d’agriculture, jeudi 15 février, à la mairie de Guéret. De celles qui se nouent par temps de guerre. Et Pascal Lerousseau, le président de la Chambre, le dit : « On est en guerre. Une guerre économique ».

« Nous, élus, quand on voit les tracteurs de tous nos villages, partir pour Guéret et Aubusson comme un dernier signal de détresse de leur profond mal-être ; nous devons régir ».

Pourquoi maintenant ? « On ne voulait pas de récupération politique, justifie Nicolas Simonnet, il fallait laisser la Chambre et les syndicats faire leur travail, c’est à eux de défendre leurs intérêts. Mais on est à leurs côtés et aujourd’hui on voulait répéter notre soutien plein et entier ».

Ceux qui proposent  et les autres

Mais pourquoi rencontrer la Chambre et pas les syndicats ? N’est-ce pas la Coordination rurale qui a initié le mouvement et la Confédération paysanne qui l’a poursuivi, tous deux peu ou pas représentés au sein de la Chambre ?

« Ça me gonfle d’entendre que le mouvement est parti de l’un ou de l’autre. Nous, ça fait un an qu’on tanne le gouvernement et qu’on fait des propositions, on en a présenté 120 ! Et les autres syndicats ? Ils sont surtout là pour critiquer, sans rien proposer ».

« Surtout, souligne Nicolas Simonnet, la Chambre réunit des élus choisit démocratiquement par l’ensemble des agriculteurs creusois, ils sont donc représentatifs ».

Les services de renseignements surveillent la colère agricole

« Et la première manifestation, rappelle Pascal Lerousseau, président de la Chambre d’agriculture, c’était les panneaux à l’envers. C’étaient nous. Et comme il n’y a pas eu de réponses, il a fallu monter d’un cran. Aujourd’hui, on rencontre les maires parce que ce sont nos premiers interlocuteurs sur les petites communes. Ils sont à notre écoute, au quotidien. Quand ils font des travaux de voirie, ils veillent à ce qu’ils soient adaptés à nos engins agricoles par exemple. »

Un guignol sur  une botte de paille

Repartir du local pour faire bouger le national, signe que le Premier ministre n’a pas convaincu.

« Du théâtre, tranche Christian Arvis, faire monter un guignol sur une botte de paille avec des clampins payés pour l’applaudir derrière, c’est inadmissible. Nous, c’est pas le grand soir qu’on attend, c’est une crise qui vient de loin et qui mettra du temps à être résolue. Pas avec les mesurettes annoncées, mais sur du concret, et de vraies annonces au Salon de l’agriculture. Sinon ça repartira ».

Du concret, mais quoi ? « Egalim un, deux, trois… Ça marche pas, dénonce Christian Arvis parce que personne ne veut mettre le doigt sur ce qui ne va pas : l’industrie et les grandes surfaces qui font leurs marges sur notre dos !  »Sur la suradministration, le patron de la FDSEA donne un exemple : « Pour la sécheresse, il faut déclarer un assureur référent, il suffisait de rajouter une ligne à la déclaration PAC au 15 mai. Mais non, ils nous ont pondu une déclaration à faire avant le 31 mars ».

Les maires ne boudent donc pas leur soutien. Même au sujet des dégâts occasionnés sur leurs communes par les manifestations agricoles ?

Des manifs et leurs conséquences

« Nous, on ne veut pas dégrader, assure Pascal Lerousseau. Je me souviens de manifs à Guéret il y a 25 ans où tout était détérioré. Nous ne sommes pas des casseurs, il y a simplement des dégâts collatéraux. D’ailleurs, FDSEA et JA se sont rapprochés de la mairie de Guéret pour remplacer les arbres qui ont été cassés sur la place Bonnyaud. C’est du bon sens paysan ».

La mairie de Guéret a confirmé. (*) Association des maires et adjoints de la Creuse.

Eric Donzé

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