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Comment l'aéroport de Brive a perdu puis récupéré ses vols en direction de Bruxelles... en l'espace d'une semaine

Deux semaines à peine après avoir annoncé la bonne nouvelle de l’ouverture d’une liaison vers Séville, l’aéroport de Brive-Vallée de la Dordogne est passé près d’un gros trou d’air, ces derniers jours, en apprenant que Ryanair avait décidé, en parallèle, de mettre fin à ses vols vers Bruxelles…

L’aéroport est toutefois parvenu à sauver la liaison en bout de piste. Elle sera désormais assurée par la compagnie Amélia qui opère déjà les vols vers Orly, Ajaccio et Nice. Explications.

Quand la mauvaise nouvelle est-elle tombée??

En fin de semaine dernière, à l’occasion du forum Connect de Turin, auquel assistait Olivier Moulis, le directeur de l’aéroport. « Le jeudi matin, les représentants de Ryanair lui ont confirmé les jours et horaires pour Séville et, dans la foulée, qu’ils arrêtaient Bruxelles », raconte Julien Bounie, le président du syndicat mixte qui gère l’aéroport.

Forcément, sur le coup, la pilule a été dure à avaler. « Évidemment que c’est une déception, surtout qu’on était dans une dynamique importante après avoir annoncé Séville », souffle l’élu, sans être pour autant totalement tombé de sa chaise.

« Il y avait eu des signes avant-coureurs, puisqu’ils avaient arrêté la destination un mois avant la fin de la saison 2023. Et puis, il avait aussi eu le retard pris dans la confirmation des vols qu’on attendait vers fin octobre et qu’on n’a eue que début février. Mais ce n’est pas spécifique à Brive. Tous les aéroports ont été un peu dans le même cas. »

Pourquoi Ryanair a-t-il décidé d’arrêter??

La compagnie irlandaise n’est pas entrée dans les détails. « On est les victimes collatérales d’une politique sur la globalité de leur flotte qui n’est pas propre à Brive puisque Rodez a aussi perdu Dublin et Bergerac, Porto », souligne Julien Bounie.

Pour rappel, l’an dernier, la ligne avait été fréquentée par 11.345 passagers. À titre de comparaison, le Brive-Porto en a réuni 36.344.

Comment la ligne a finalement été sauvée??

« On n’en avait pas parlé parce qu’on espérait un maintien, mais on avait quand même un peu anticipé les choses avec Amélia, au cas où. C’est ce qui nous a permis de nous retourner tout de suite », glisse le président de l’aéroport.

L’élu corrézien n’en cache pas moins son « soulagement » car Brive-Bruxelles fait partie des lignes d’imports pour le territoire. « Entre le nord du Lot, l’est de la Dordogne et le sud de la Corrèze, il y a 1.293 résidences secondaires détenues par des Belges, détaille Julien Bounie. Par ailleurs, l’an dernier, on a mesuré que 40 % des voyageurs de cette ligne l’ont utilisée au moins cinq fois, donc ça veut dire que ce sont des gens qui viennent et reviennent chez nous. »

D’ailleurs, ces derniers jours, l’aéroport avait commencé à recevoir des demandes de personnes étonnées de ne plus voir de vols disponibles via Ryanair. « C’est pour ça qu’on voulait aller vite pour pouvoir les rassurer. La ligne va continuer différemment, mais elle va continuer », précise Julien Bounie.

Ce qui va changer avec Amélia??

Premier changement, la ligne ne sera ouverte qu’en juillet et en août et non entre avril et octobre. « En déclenchant en février, on ne pouvait pas faire autrement, mais on va relancer des négociations avec les compagnies pour l’an prochain pour revenir à une amplitude plus grande », promet Julien Bounie. Compte tenu de cette nouvelle configuration, l’aéroport table sur environ 2.000 passagers pour la saison à venir.

Deuxième changement, les vols ne seront plus entre Brive et Bruxelles-Charleroi, mais à destination de Bruxelles-centre. À la clé, un temps de navette réduit d’une bonne demi-heure pour les voyageurs.

Dernier changement, les vols ne se feront plus à bord d’un Boeing 747 de 189 places, mais avec un Embraer 145 de 50 places.

Quand les billets seront-ils en vente??

Sachant que la bascule avec Amélia n’a été validée qu’hier lors du comité syndical de l’aéroport, il faudra encore attendre un peu avant de pouvoir réserver son billet. Si deux rotations par semaine continueront bien d’être assurées, les jours ne sont donc pas encore connus. « Mais ça va aller vite et on sait qu’on aura un prix de billet compétitif », assure Julien Bounie, qui se dit confiant sur une commercialisation à partir de fin février.

Faut-il s’inquiéter pour les autres destinations Ryanair??

Non. En tout cas, pas dans l’immédiat puisque le contrat qui lie l’aéroport à Ryanair porte sur un total de trois destinations garanties jusqu’en 2026. C’est donc bien le cas avec Porto, Londres et Séville.

Pour autant, Julien Bounie entend bien continuer à développer d’autres lignes sur l’aéroport de Brive, pour la saison 2025. Avec, en ligne de mire, une nouvelle destination vers le Royaume-Uni et une autre vers l’Italie. « On a des premiers rendez-vous de calés avec des compagnies à partir de la fin du mois pour commencer à travailler là-dessus », explique-t-il.

Michaël Nicolas

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