Pro D2 : Manuofetoa-Coertzen, un duo alléchant pour mettre le feu à l'attaque d'Aurillac contre Colomiers

Ce vendredi 16 février, pour la 20e journée de Pro D2, ce sera leur troisième association dans la ligne d’attaque du Stade Aurillacois. D’un côté, sur son aile, numéro 11 dans le dos, AJ Coertzen, feu follet, dont l’impact sur le jeu cantalien est une constante depuis six saisons. Au centre, tout à côté et tout en puissance avec le numéro 12, Ofa Manuofeta, dernier arrivé dans le groupe et qui a vite montré ses aptitudes.

Les deux sudistes ont tout des facteurs X, cette capacité à faire des différences offensives. Et aussi cette capacité de s’entendre.

« Est-ce qu’ils parlent le même rugby ? En tout cas, ils parlent la même langue », souffle Roméo Gontinéac au sujet du duo. « Ils sentent le rugby. Ce sont des mecs qui ne sont pas introvertis, qui se lâchent et qui arrivent à dégager ça à l’ensemble du groupe. Ils ont la même culture du Sud. Ils ne lâchent rien, ça fait avancer le groupe », pose le technicien au sujet de ses deux joueurs. Deux hommes qui apprennent aussi à se connaître et à se trouver.

« AJ travaille comme moi »

« Plus tu t’entraînes ensemble, plus tu as confiance dans l’autre et plus, tu t’adaptes aux qualités et à la manière de jouer des autres. AJ travaille comme moi. Il me donne de la confiance pour jouer et m’exprimer sur le terrain. Et j’espère qu’on pourra jouer davantage de matches pour construire ça », souffle Ofa Manuofetoa, qui avait déjà pu dire l’apport de Christa Powell dans sa propre intégration, lors de son arrivée pour son premier match à Aix.

L’apport de Coertzen est d’une autre nature, là où le Fidjien devait décrire et transmettre ce qu’on attendait de lui, dans un rôle que le Néo-Zélandais devait prendre, dans une logique de concurrence saine. Le Sud-Africain répond à ce que Manuofetoa peut proposer en direct et en mouvement.

« Après trois ou quatre matches, je peux voir ce qu’il veut et quels sont ses points forts et je pense que ça nous aide, nous qui jouons sur les extérieurs, d’avoir des garçons comme Ofa et Christa qui peuvent avancer, aller avec les avants et nous donner beaucoup d’espaces sur les extérieurs. »

« On commence à construire une relation forte et ça nous aide », souligne l’ailier qui n’est pas là juste pour être servi et prendre ensuite les choses en main.

Une prise d’initiative qui repose d’abord sur la répétition

« C’est une histoire de communication. Quand il a le ballon en main, je dois être ses yeux et lui donner la bonne information pour qu’il puisse faire ce qu’il peut apporter individuellement pour créer ces espaces et ça vient en s’entraînant », poursuit le Sud-Africain.

D’autant que si ce dernier n’aime rien tant que de se proposer aussi lui-même au centre pour créer le danger quand la solution ne vient pas autrement, c’est là aussi du travail, et pas seulement de l’inspiration géniale à l’instant « t » où il convient de ne pas prendre les choses en mains sans marcher sur les pieds des autres.

« C’est quelque chose que, tous, derrière, on travaille : être dans différentes positions et créer quelque chose. On a des petits mouvements sur lesquels on s’entraîne dans la semaine. Tout ce qu’on fait sur le terrain, c’est travaillé et ça dépend de comment est la défense. Pour Colomiers, par exemple, il y a certains espaces qu’on a pu voir à la vidéo et on essaiera de prendre ces opportunités pendant le match », indique AJ Coertzen.

Un travail vidéo essentiel, sur lequel les deux joueurs, entre autres, ont spécialement planché du fait de leur absence lors du déplacement à Vannes, comme le souligne l'ailier.

Quand tu restes à la maison, tu as un boulot à faire. Tu ne vas pas en vacances ou quelque chose comme ça. Tu prépares la semaine suivante et tu aides les autres à se focaliser sur le prochain job.

Le prochain job, c’est ce soir, et on n’attend plus que le duo fasse des étincelles. Leurs deux premiers matches ensemble avaient donné lieu à des succès contre Dax et Mont-de-Marsan. Jamais 2 sans 3 ?

Texte : Jean-Paul Cohade Photos : Jérémie Fulleringer