Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire en supporter du bio-recyclage chez Carbios, à Clermont-Ferrand
Deuxième visite ministérielle en quatre mois pour Carbios, petite pépite basée à Clermont-Ferrand. Après le ministre délégué à l’Industrie Roland Lescure, c’est le numéro 1 de l’économie au sein du gouvernement, Bruno Le Maire, qui était en visite, ce vendredi 16 février, sur le site de Cataroux, où Carbios a établi ses quartiers administratifs et bâti son démonstrateur industriel.
Le ministre s’est montré particulièrement intéressé par le procédé de recyclage enzymatique du PET contenu dans différents plastiques et textiles, et les perspectives immenses qu’il ouvre, alors que Carbios, fondée en 2011, se donne les moyens de passer à la vitesse supérieure. Fin 2025, sera lancée à Longlaville (Meurthe-et-Moselle) la première usine au monde capable de bio-recycler 50.000 tonnes de PET par an.
Économie vertueuseUne goutte d’eau alors que les productions de plastiques et textiles annuelles dans le monde se chiffrent en dizaines de millions de tonnes ? Un début prometteur, est venu dire Bruno Le Maire.
« Vous êtes un exemple d’économie vertueuse et d’abord de solidarité, au travers de Michelin qui réinvente 43 hectares de friche industrielle (à Cataroux, NDLR) et vous a tendu la main. »Bruno Le Maire a découvert le démonstrateur industriel de Carbios. Photo Franck Boileau
Carbios, c’est l’innovation à la française dans ce qu’elle a de meilleur en proposant une innovation de rupture qui change la donne. Votre procédé de recyclage est l’inverse de l’économie du gâchis du XXe siècle, dont nous ne voulons plus.
« Je crois à l’avenir d’une filière textile en France grâce au recyclage et à la récupération de vêtements usagers. Enfin, vous êtes une entreprise qui paye bien ses salariés, qui redistribue la valeur à ceux qui sont sa première force. »
Et le ministre d’insister notamment sur la défiscalisation des heures supplémentaires, sur laquelle il n’entend pas revenir, ou sur sa volonté de réduire l’écart entre salaire brut et salaire net en France, « sujet majeur ».Le ministre de l'économie s'est fait expliquer le procédé de recyclage du PET par enzymes, dans le laboratoire de Carbios. Photo Franck Boileau
Des représentants de Nouvelles fibres textiles (Rhône), Weturn (Paris) et 1083 (Drôme) ont exposé au ministre des exemples d’entreprises de la filière textile prêtes à œuvrer de concert pour assurer un avenir pérenne et écoresponsable au secteur.
« Être une nation industrielle »Pour Carbios, le docteur Philippe Pouletty, cofondateur et toujours président du conseil d’administration, a salué l’accompagnement des pouvoirs publics dans le financement des investissements de l’entreprise (30 M€ de l’État et 12,5 M€ de la Région Grand-Est pour l’usine de Longlaville, sur un coût total de 230 M€) et de ses activités de recherche et développement (11,4 M€ de l’État). Il a en outre interpellé Bruno Le Maire, demandant la création d’un « statut de jeune entreprise hyper innovante » avec moins d’impôts et charges sociales.Bruno Le Maire (au centre) en compagnie de Philippe Pouletty, président du conseil d'administration de Carbios (à sa droite) et Emmanuel Ladent, directeur général (à droite). Photo Franck Boileau
En réponse, le ministre de l’Économie s’est dit ardent défenseur de la réindustrialisation du pays : « Notre objectif n’est pas d’être une start-up nation, mais une nation industrielle que nous ne sommes plus. Je me bats pour rouvrir des usines (nous en avons rouvert 628 dans le pays) et recréer des emplois industriels. C’est vital. Ici, l’argent public est investi de manière utile et efficace. Une première usine va voir le jour à Longlaville. J’espère qu’il y en aura d’autres. Mais nous devons simplifier la vie des entreprises. Nous allons y travailler avec les parlementaires. »
Patrice Campo