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Pierre Lungheretti ou la volonté de rendre l'art accessible à tous

" On a une vraie responsabilité sur cet enjeu du partage de l'art et de la culture ", affirme le directeur délégué du Théâtre national de Chaillot. Pour lui, les " bénéfices que l'art et la culture permettent en termes de développement social, de civisme, de développement d'une conscience du monde, d'une meilleure compréhension de soi-même et des autres " nécessitent d'y porter une attention particulière.

Ses solutions pour rendre l'art accessible Ouvrir les horizons

Pour Pierre Lungheretti, l'art n'a pas de frontière. Il précise : " Je pense que ce qui fait la richesse de l'art et de la culture, c'est de nous ouvrir à une diversité de propositions, d'esthétiques mais aussi de culture, et cela nous permet de nous enrichir ". C'est pourquoi il ajoute " j'ai toujours accordé beaucoup d'importance à l'action internationale " afin de créer un lien entre les artistes et de faire naitre des projets inattendus. En témoigne les nombreux accords de coopération qu'il a signé du temps où il était directeur général de la Cité internationale de la bande dessinée et de l'image, mais aussi à Chaillot avec le Rwanda et la République démocratique du Congo pour mettre en avant les artistes de ces deux pays.

Faire évoluer les espaces collectifs

" Yes we camp ", collectif d'urbanisme spécialisé dans l'évolution des espaces, s'associe à Chaillot pour " rendre les espaces moins intimidants ". Pierre Lungheretti affirme sa volonté de rendre accessible aussi bien l'expérience artistique que son lieu. " On veut essayer de faire évoluer cette perception de nos espaces et créer de la chaleur humaine, faire en sorte qu'ils soient accueillants, vivants et s'adresser aux populations que l'on veut toucher de la manière la plus sensible possible ", explique le directeur délégué du Théâtre national de Chaillot.

Utiliser les bons mots

Par ailleurs, le directeur délégué du Théâtre national de Chaillot semble porter une grande attention au langage. Il affirme réaliser tout un travail avec ses équipes pour trouver les bons mots et ne pas rester bloqué sur le jargon d'un microcosme. Pour ce faire " on travaille beaucoup en partenariat, en nouant des alliances avec des associations, fédérations d'éducation populaire, collectivités territoriales, centres sociaux, et toute une série d'acteurs qui ont ce savoir-faire et cette connaissance de population qu'on veut particulièrement toucher " explique-t-il. Ainsi, à Chaillot, le focus est mis sur ces échanges avec le public, afin d'être très attentif aux évolutions de la société et de s'assurer que, à l'avenir, une grande institution nationale comme Chaillot ne soit pas une forteresse culturelle.

Sensibiliser les jeunes

Le constat est là : " Il y a un vrai décrochage des moins de 35 ans vis à vis des lieux de culture traditionnelle, des théâtres publics, et des lieux comme Chaillot " se désole Pierre Lungheretti. Et les raisons ne sont pas surprenantes. Le numérique, les réseaux sociaux, et les plateformes entrent en concurrence directe avec les pratiques culturelles.

L'enjeu est donc de conquérir un public jeune. Des actions sont alors mises en place. " On vient de lancer un conseil des jeunes, puisqu'on est très conscient des difficultés du renouvellement générationnel de nos publics ", précise le directeur délégué. Il ajoute vouloir créer les conditions les plus pertinentes possibles pour que les jeunes se sentent chez eux à Chaillot.

Privilégier le concret

Dans la mesure où " beaucoup de nos concitoyens n'accèdent pas à cette offre culturelle, (...) " Pierre Lungheretti pense " que c'est vraiment de notre responsabilité que de s'interroger sur les mécanismes et les origines de cette difficulté d'attractivité de nos établissements, d'essayer d'y répondre et de les résoudre. "

C'est pourquoi Chaillot propose des solutions concrètes que le directeur délégué du Théâtre national de Chaillot énumère : " On a des équipes qui créent une vraie relation avec nos adhérents, que ce soit avec le pass jeune, groupe, ou individuel. On a aussi des parcours de spectateurs pour les jeunes, c'est-à-dire que nous les accompagnons et nous faisons un travail de médiation... "

Faire vivre des émotions

Enfin, l'objectif reste de faire vivre des émotions au public afin de l'inciter à revenir. Selon Pierre Lungheretti, " quand on vit une émotion artistique une fois, on a envie de la revivre parce qu'elle nous enrichit et on voit qu'elle nous change ". Ainsi, en s'assurant que le public en fasse l'expérience, la culture à de bonnes chances de continuer d'être soutenue.

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