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Pourquoi la ministre de la ruralité est passée par Saint-Etienne-sur-Usson ?

Le rendez-vous n’était pas prévu dans son agenda. Ce vendredi 23 février, en tout début d’après-midi, Dominique Faure, ministre déléguée chargée des collectivités territoriales et de la ruralité, a tenu à passer par l’école de Saint-Étienne-sur-Usson. "Je dois descendre dans l’Aude, c’était sur ma route", a-t-elle glissé malicieusement.

Inconcevable de perdre une classe

Invitée par la députée de la 4e circonscription du Puy-de-Dôme, Delphine Lingemann, la ministre a donc pu, une heure durant, échanger avec le maire, son conseil municipal, enseignants et parents d’élèves qui avaient fait une pause dans les vacances scolaires pour retourner en classe. "Notre école aura pas mal été à l’honneur ces derniers temps", a plaisanté Lionel Chanimbaud, le maire.

Sous le feu des projecteurs grâce au succès du documentaire Être et Avoir, tourné en 2000, l’école est revenue, malgré elle, sur le devant de la scène ces dernières semaines. En cause : la menace de fermeture d’une des deux classes dès septembre. "C’était aberrant d’envisager un retour en classe unique. Cette mobilisation a permis de mettre en lumière, plus largement que notre petite structure, les écoles rurales et toutes les problématiques qui les entourent", a soufflé Marlène Baduel, la directrice qui a pu louer, auprès de la ministre, les bienfaits des établissements avec des classes multiniveaux.

"Dans cette école, on est proches des gens, c’est pour cela que cela fonctionne bien. Les classes multiniveaux, c’est beaucoup de préparation dans l’ombre, mais les petits s’enrichissent des grands et ceux qui sont en difficultés peuvent trouver leur place. Ces écoles permettent une souplesse qu’il n’y a pas dans celles des villes"

"L’Éducation nationale a su écouter le maire et les parents"

"L’école est au centre du projet de la commune. Des nouveaux habitants s’installent, car il y a cet établissement, a insisté Guillaume, parent d’élève. Si on avait fermé une classe, l’ascenseur social n’aurait plus fonctionné, on n’aurait pas pu assurer la même qualité d’enseignement." Et le père de famille d’illustrer son propos avec le cas de son fils. "Il se trouvait en situation d’échec scolaire avant d’intégrer l’école de Saint-Étienne. Aujourd’hui, grâce à l’encadrement des maîtresses, il est au collège et a eu, comme les quatre enfants qui sont passés du CM2 à la 6e cette année, les félicitations du jury. Beaucoup d’élèves peuvent se révéler grâce à cet enseignement particulier."Parents d'élèves et élus ont ouvert spécialement l'école. Les deux classes de cette école à taille humaine ont été maintenues dans le projet final de carte scolaire du Puy-de-Dôme, notamment grâce à la mobilisation des élus et des parents d’élèves. "Si la classe avait fermé, j’aurai rendu les clefs", a confié le maire, qui depuis la décision finale, a retrouvé le plaisir de "voir des enfants courir dans la cour".

"On sait aussi faire amende honorable et l’Éducation nationale a su écouter le maire et les parents", s’est félicitée la ministre.

"En ruralité, il faut parfois déroger à la règle. Dix-huit élèves dans une école ici, ce n’est pas pareil que 18 élèves quand une autre école se trouve à 15 minutes de route. Je suis très fière que l’on arrive à faire du cousu main."

Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, la mairie a enregistré, ces derniers jours, quatre nouvelles inscriptions d’enfants pour l’école. Ce qui portera le total à 21 élèves dans les deux classes à la rentrée prochaine (contre 19 cette année).

Jean-Baptiste Botella

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