Un patou veille sur le troupeau

La Saône-et-Loirienne Laurence Goujon de Maltat, qui fait paître ses brebis à Saint-Martin-des-Lais, sur la Réserve naturelle régionale du Val de Loire bourbonnais, veut prévenir les incivilités des promeneurs avec des chiens de protection.

En 2015, changeant d’orientation professionnelle, à moins de 40 ans, Laurence Goujon de Maltat a repris une exploitation de 80 ha au lieu-dit “Les Godarts”.

En 2024, elle est à la tête de 300 brebis à dominance suffolk (à tête noire), destinées à la viande, et 20 vaches allaitantes charolaises.

L’éleveuse a vécu quatre premières années difficiles, en raison de la sécheresse. « En 2021, je récupère 110 ha sur les bords est de la Loire. Les brebis y trouvent naturellement leur nourriture. En autosuffisance fourragère, je n’ai besoin de complément que pendant les deux mois d’agnelage. Les agneaux sont vendus à 120 jours dans le pâturage, à un groupement de Montceaux-les-Mines. Sans être une panacée, le prix n’est pas négligeable : 7 €/kg de carcasse pour un agneau normé de 18 à 20 kg. Pour la tonte, c’est autre chose : en mai, en bord de Loire, la laine est revendue 0,10 € le kg, livrée chez le collecteur. Les prix du carburant et des aliments pour l’agnelage sont en augmentation », rappelle-t-elle. Une surveillance journalière est mise en place. Aucune attaque n’est constatée, si ce n’est des renards s’en prenant à des agneaux affaiblis.

Des promeneurs sources de nuisances

« Mais des nuisances viennent de promeneurs qui ne respectent aucune des obligations affichées par le Conservatoire d’espaces naturels de l’Allier (CEN 03), avec des chiens non tenus en laisse, des déchets abandonnés sur place, des barrières non refermées après leur passage ».

Face aux incivilités, Laurence Goujon de Maltat a prévenu le CEN 03 qu’elle envisageait de se doter de chiens de protection - des mâtins espagnols ou montagne des Pyrénées, chiens costauds et parfaits gardiens - pour dissuader tout intrus de s’approcher du troupeau. Chien de travail attaché au troupeau, qui n’est ni un chien de compagnie, ni un chien d’attaque, cet animal assure une sécurité par sa présence physique (une morphologie imposante), des aboiements puissants, des déplacements au sein du troupeau et la capacité de s’interposer.

Précautions

Le promeneur doit contourner le troupeau, ne pas prendre peur, rester calme et passif. Il ne doit pas laisser divaguer son chien, le tenir en laisse, ne pas brandir de bâtons de marche.