Dépassements d'honoraires des médecins : le Puy-de-Dôme fait partie des moins mal lotis

L’UFC-Que Choisir vient de rendre publics des chiffres alarmants sur l’ampleur des dépassements d’honoraires pratiqués par les médecins de huit spécialités libérales. Une enquête qui montre une criante inégalité territoriale d’accès à la médecine, même si le département du Puy-de-Dôme n'est finalement pas le plus mal loti.

Dans son numéro du mois de mars, le magazine de l'UFC-Que Choisir présente les résultats d'une "enquête exclusive réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1.004 personnes qui met en outre en évidence les conséquences concrètes du coût croissant des soins sur les usagers du système de santé" (un article à retrouver en cliquant ici).

Des dépassements d'honoraires "raisonnables et limités"

Les chiffres montrent qu'en matière de dépassement d'honoraires, le Puy-de-Dôme ne fait pas partie des départements les plus mal lotis. "Ce type d'enquête est fait pour classer les territoires dans lesquels les consommateurs sont plus ou moins défavorisés, explique Daniel Bideau, président de l’UFC-Que Choisir Clermont-Ferrand et vice-président national. Et dans le Puy-de-Dôme, les dépassements d'honoraires restent effectivement raisonnables et limités."

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Sur la base de la collecte et de l’analyse de données de la Sécurité sociale relatives aux pratiques tarifaires de huit professions libérales, l'UFC dresse un panorama de la proportion de médecins ne respectant pas le tarif de base et du niveau des dépassements d’honoraires pratiqués. Et montre que les honoraires peuvent varier du simple à plus du double selon les départements. Alors que les assurés sociaux sont tous sujets aux mêmes cotisations à la Sécurité sociale et que la base de remboursement de l’Assurance maladie obligatoire est définie au niveau national.

Les prix moyens tous en dessous de la moyenne nationale

Pour l'ensemble des huit spécialistes, les prix moyens puydômois restent en dessous de la moyenne nationale : 30 € pour les anesthésistes (pour une moyenne à 40,90 €) ; 51€ pour les cardiologues (pour une moyenne à 55,90 €) ; 33,20 € pour les dermatologues (pour une moyenne à 41,70 €) ; 35 € pour les gastro-entérologues (pour une moyenne à 37,50 €) ; 40,40 € pour les ophtalmologues (pour une moyenne à 43,80 €) ; 41,30 € pour les gynécologues (pour une moyenne à 50,60 €) ; 39,40 € pour les pédiatres (pour une moyenne à 46,20 €) ; et 52,20 € pour les psychiatres (pour une moyenne à 63,90 €).

Les prix, ça va ; le nombre, ça va beaucoup moins bien

"Il y a toutefois quelques problèmes du côté de la démographie, c'est-à-dire de la disponibilité de ces spécialistes sur l'ensemble du département, nuance Daniel Bideau. Sur l'axe nord-sud, entre Vichy et Issoire en passant par Clermont-Ferrand, la situation est correcte. Mais dès qu'on s'en éloigne, cela devient plus compliqué, notamment pour certaines spécialités comme la gynécologie. Si le Puy-de-Dôme n'est pas un désert financier (avec des médecins relativement nombreux, mais aux tarifs très élevés), il prend des allures de désert géographique (avec peu de médecins) et le phénomène s'accentue dans les zones rurales."

Le responsable de l'UFC avance une piste pour tenter d'améliorer la situation : "Il faudrait faire évoluer la pratique médicale vers une délégation de tâches. Les ophtalmos ont déjà commencé en déléguant aux orthoptistes et aux opticiens. Il faut également travailler sur une médecine collective, de groupe. Par exemple en multipliant les équipes médicales de terrain, organisées autour d'un généraliste et d'infirmiers libéraux, pour mieux accompagner et orienter les patients."

Fabrice Mina