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La police municipale contrôle (aussi) les infractions routières à Moulins

On les voit de loin les policiers municipaux, installés au bord de la longue allée des Soupirs, à hauteur du stade Hector Rolland à Moulins. Leur voiture est bien en évidence, ils ne se cachent pas, pourtant, en moins de trente minutes, les trois agents présents ce jeudi soir relèvent deux excès de vitesse. "S’ils ne nous ont pas vus, ils n’auraient pas non plus vu un enfant qui traverse, donc la contravention est méritée", considère Florian, l’un des six policiers municipaux (*) de Moulins, en poste depuis quatre ans.

On ne le sait pas forcément, mais oui : la police municipale effectue des contrôles routiers. Pas dans toutes les villes, mais à Moulins, oui. "Ça fait même partie des missions renforcées ces dernières années", explique Damien Thieuleux, le directeur de cabinet du maire Pierre-André Périssol. Une mission renforcée en raison d’un nombre de signalements de riverains toujours plus important. Plusieurs appels, courriers et messages sur Facebook toutes les semaines, pour indiquer des abus sur la route dans telle ou telle rue.

Ainsi, deux à quinze fois par semaine - en fonction de leurs autres missions - les policiers contrôlent les rues moulinoises.Leur arme : une paire de jumelles radar. Avec 700 mètres de portée, elles peuvent mesurer des vitesses allant jusqu’à 300 km/h. Heureusement, cette limite n’a jamais été atteinte dans la capitale bourbonnaise jusqu’ici, mais Aurélien, l’un des agents, a une fois verbalisé un automobiliste qui roulait à 160, route de Clermont. Un record.

Les zones les plus contrôlées

Les entrées de ville restent les plus problématiques sur la route de Moulins. "De nombreuses personnes ont vite fait d’arriver au rond-point de la Madeleine à 80 km/h, par exemple, au lieu des 50 réglementaires. Les gens arrivent depuis la départementale, limitée à 90, mais ils ne se rendent pas compte du nombre de cyclistes et de touristes à pied qu’il peut y avoir autour de l’aire de camping-cars, notamment l’été", rappelle Florian.

Même problème à d’autres entrées, comme ici, allée des Soupirs.

On n’a pas forcément l’impression d’être en ville, avec l’hippodrome à côté, donc des gens roulent à 70, pourtant, nous sommes bien en agglomération, et les piétons ont du mal à traverser.

Les policiers municipaux sont aussi particulièrement vigilants avec les zones 30 en centre-ville, ou encore vers la rue des Garceaux, où de nombreuses priorités à droite sont présentes et où ils effectuent régulièrement des contrôles.

Lorsque des Moulinois signalent des excès dans leurs rues, ils se déplacent aussi."La plupart du temps, on ne relève pas de vitesses excessives, mais des accélérations, peut-être trop rapides, mais qui ne sont pas interdites par le Code de la route", témoigne l’un des agents.

Néanmoins, la simple présence policière peut faire réfléchir. Et la pédagogie est l’objectif principal de leurs contrôles.

"Ils ne sont pas là pour faire du chiffre à tout prix"

La plupart du temps, ils se montrent indulgents en préférant la prévention à la répression : ils ne sont pas là pour "faire du chiffre à tout prix", assure la Ville. D’autant plus que "contrairement au stationnement, les contraventions liées aux infractions routières ne reviennent pas directement à la mairie, mais à l’État".Ils ne se cachent donc pas pour contrôler, au contraire.

"Ici, les automobilistes nous voient en roulant et pourront dire à leurs proches qu’ils nous ont vus.

 Dans ce même objectif d’assurer une présence, les policiers publient régulièrement des posts sur leur page Facebook, qui compte 1.700 abonnés, où ils montrent leurs diverses actions.

Mais qu’on ne s’y trompe pas : la police municipale dresse bel et bien des procès-verbaux. Seule différence avec la police nationale : lorsque l’infraction est délictuelle, que les agents municipaux constatent un défaut de permis par exemple, ils établissent un rapport et la police nationale prend le relais.

(*) Deux autres policiers sont en cours de recrutement

Au-delà de la vitesse, d'autres infractions sur nos routes

Bruit excessif de motos, refus de priorité, verbalisation "à la volée"… Les policiers municipaux ont des moyens et outils pour veiller sur nos routes.Lors de leurs patrouilles à pied ou en voiture, les policiers municipaux restent attentifs aux infractions routières.

Motos bruyantes. Les policiers municipaux sont équipés d’un décibelmètre à Moulins. Sur les cartes grises, une lettre indique un nombre de décibels que le véhicule ne doit pas dépasser. "S’il est dépassé lors de notre contrôle, ça signifie que le pot a été changé ou en tout cas que le véhicule ne respecte pas la réglementation", explique Aurélien, policier municipal, qui indique que ces contrôles se font surtout l’été.

Une personne par trottinette. Les trottinettes électriques, de plus en plus communes à Moulins, sont considérées comme des "engins de déplacement personnel". La police municipale rappelle notamment qu’ils ne doivent pas dépasser 25 km/h, et qu’une seule personne à la fois peut rouler avec.Attention aux piétons. Une infraction régulièrement constatée par la police de Moulins : le refus de priorité à un piéton."S’il a manifesté son intention de traverser la voie, qu’il s’engage et que la voiture est obligée de piler, le conducteur perd six points sur son permis et reçoit une amende de 90 euros."

Des amendes "à la volée". Il arrive de plus en plus souvent aux policiers municipaux de Moulins de dresser des procès-verbaux sans intercepter les conducteurs, simplement en relevant la plaque d’immatriculation. Soit parce qu’ils n’ont pas eu les moyens de la faire, soit parce qu’il y a eu un refus d’obtempérer.La contravention arrive alors dans la boîte aux lettres du propriétaire du véhicule. S’il ne veut pas la payer, il devra prouver que ce n’était pas lui, ou dénoncer la personne qui conduisait son véhicule.

Verbalisation par caméra de surveillance ? La ville de Moulins dispose maintenant d’un réseau de vidéoprotection développé. Dans l’année, elle souhaite étendre l’exploitation des images à d’autres utilisations, notamment pour les dépôts d’ordures sur la voie publique et les crottes de chiens laissés par des propriétaires indélicats.

La Ville indique qu’elle ne compte pas, pour le moment, verbaliser avec cette méthode les infractions routières, qu’on parle de téléphones au volant, ou d’un franchissement de feux rouge.

Emeric Enaud

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