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Un peu plus que de l'accueil au bar clermontois "Au bon accueil"

Un peu plus que de l'accueil au bar clermontois

Le bar du Bon accueil porte bien son nom. Au coin de la rue Villiet et de la rue Drelon, dans le quartier des Salins, il distribue les verres… et pas mal d’amour.

Comme dans tous les bars, on parle ici de l’air du temps, des années qui passent, de l’actualité et parfois de ses derniers problèmes de santé, avec, derrière son comptoir, Annie Triboulet qui écoute ses clients avec une bienveillance toujours égale. Il faut dire que l’établissement s’appelle « Au bon accueil » et qu’il porte plutôt bien son nom. Quarante ans déjà, et avant, ça n’était peut être pas si différent. Il faut dire que le petit bar existe depuis près d’un siècle.

Un siècle d’existence

Pendant la guerre, il accueillait des résistants dont certains ont payé très cher leur engagement comme en atteste un très vieil article de La Montagne. Un autre propriétaire a pris la suite au début des années 50. « Le bar s’appelait déjà Au bon accueil, mais beaucoup l’appelaient Chez la tortue, parce que le patron possédait une tortue qui se promenait entre les clients ».

Annie a pris la suite. Elle arrivait de Bourg-Lastic où elle possède toujours une maison familiale où elle retourne quand elle a le temps. Un temps qu’elle ne sent pas passer derrière son bar : « Je suis ouverte sept jours sur sept, en semaine de 8 heures à 20 heures, le samedi de 8 heures à 13 heures et le dimanche de 8 heures à 14 heures ». Ce qui, quand on calcule, fait des semaines de plus de 70 heures à l’âge de la retraite ! Et encore, il y a quelques années, elle restait ouverte jusqu’à 23 heures. Un véritable sacerdoce.Pour autant, Annie ne cherche pas à se faire plaindre : « Vous savez, j’habite juste au-dessus. Si j’ai un truc à faire, il me suffit de monter ! ».

Le Covid a tout changé

Derrière son bar, la vie coule tranquillement, avec quand même un véritable séisme : ”Le Covid ! Ça a été terrible. Au total, j’ai dû fermer un an ! Après, ça n’a plus jamais été pareil. D’abord, il a fallu faire les gestes barrière, vérifier les vaccins, les gens venaient avec un masque, et beaucoup ne venaient plus. Plus du tout. Et ne sont pas revenus. Même moi j’ai changé. Je n’embrasse plus personne et je ne fais même pas de poignées de main !Mais cette distance n’est que physique. Les clients, leurs joies et leurs problèmes, c’est toute sa vie. « C’est très humain. Ils sont très attachants. Et parfois, ils se lâchent. Être avec eux, ça n’est jamais un effort pour moi. Tant que je vais bien, je serai là ! ».

Arnaud Vernet

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