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Quelle est cette innovation développée au sein de l'usine Valeo d'Issoire qui équipera les véhicules de demain ?

Quelle est cette innovation développée au sein de l'usine Valeo d'Issoire qui équipera les véhicules de demain ?

L’usine Valeo d’Issoire (Puy-de-Dôme) œuvre pour favoriser la visibilité des conducteurs, mais pas seulement. Depuis quelques années, le site a lancé des innovations capables d’assurer le nettoyage de capteurs électroniques. Une activité qui, avec le déploiement de véhicules autonomes, pourrait bien s’accélérer dans les prochaines années.

De la conception à la réalisation, il y a parfois un sacré paquet d’années qui se passent. Surtout dans le domaine de l’innovation automobile. L’usine Valeo d’Issoire, spécialisée dans la production de bras et de balais d’essuie-glace, a toujours eu une activité de recherche et développement aiguisée.

Si bien qu’après la réalisation du premier balai plat (le flat-blade) à Issoire en 2005, puis de l’AquaBlade (essuie-glace muni de rampes d’arrosage qui répartissent le liquide sur toute la longueur de la lame) qui a vu le jour dans les locaux de la cité Saint-Austremoine en 2011, le service de recherche et développement (R & D) a planché, dès 2015, sur des innovations capables d’assurer le nettoyage des capteurs électroniques de véhicules. "Nous avons pu réaliser notre premier démarrage de série en 2022", explique David Pierredon, directeur du site Valeo Issoire.120.000 balais d'essuie-glace sont produits chaque jour dans les ateliers de Valeo à Issoire.

Un gros potentiel dans le nettoyage des capteurs

Une innovation qui a tapé dans l’œil de plusieurs constructeurs automobiles comme Mercedes : "Nous sommes énormément sollicités sur ces systèmes de “sensor cleaning”. Nous continuons à avoir des développements pour plusieurs clients", confie le responsable qui avoue qu’à ce jour, cette branche ne représente que de la petite série.

L’activité démarre tout juste, par contre, il y a un gros potentiel.

Plusieurs études estiment que d’ici à 2025, 50 % des véhicules qui sortiront des usines seront équipés d’aide à la conduite de niveau 2 (le véhicule peut accomplir certaines tâches, mais le conducteur doit rester attentif). Alors qu’en 2030, entre 20 et 30 % des voitures neuves devraient intégrer un accompagnement de niveau 3, degré où le véhicule peut prendre des décisions éclairées sur la route (dépasser tout seul, s’arrêter à un passage piéton…). "Il est donc important d’être prêt et que la chaîne logistique puisse suivre", souligne Alain Migné, directeur de la partie vente rechange au niveau mondial.L'usine Valeo n'a cessé de se moderniser, comme sur cette ligne d'assemblage où la conductrice de ligne est associée à un bras robotisé. Le site d’Issoire a ainsi conçu un portefeuille de solutions afin d’éliminer pluie, neige, insectes ou encore d’empêcher l’accumulation de boues sur les capteurs, lidars (télédétection par laser), ou caméras positionnées un peu partout à la surface du véhicule.

Une caméra, comme un œil humain, est perturbée si elle est sale. Le lidar, lui, peut continuer à effectuer son travail s’il n’est pas propre, sauf que la distance de détection va être amoindrie

annonce Pierre Sevellec, responsable de l’innovation pour la partie essuyage et capteur.

Le futur équipement des voitures de demain

Les services issoiriens ont donc proposé plusieurs innovations pour assurer le fonctionnement optimal des capteurs en toutes circonstances. "Par exemple, nous avons un bras télescopique qui peut venir arroser la caméra et la nettoyer. Ou une lentille qui tourne devant la caméra afin d’éjecter l’eau grâce à la force centrifuge", détaille le responsable de la R & D.

Avec ce système complet de nettoyage de capteurs et de caméras inventé à Issoire, de nouveaux marchés pourraient bientôt tendre les bras à Valeo. "On y croit, que ce soit pour le développement de véhicules de particuliers ou de voitures autonomes", appuie Pierre Sevellec.

Plus de 550 salariés à IssoireInstallé à Issoire depuis 1986, Valeo (qui travaille en partenariat avec l’usine de Reuilly dans l’Oise) produit majoritairement des bras et des balais d’essuie-glace pour la première monte et l’after market (pièces et d’accessoires pour la rechange constructeur et les indépendants). Le site de 26.400 m2 accueille 553 employés dont 70 salariés qui travaillent dans la recherche et développement pour l’ensemble du groupe. 30 % du chiffre d’affaires de l’usine est réalisé sur la première monte (fabrication de balais d’essuie-glace pour les constructeurs automobiles comme Stellantis, Renault, Ford…), 17 % sur la rechange constructeur (deuxième monte pour les concessions auto), 45,5 % sur la distribution, 7 % en intra-Valeo (fabrication de lames caoutchouc ou de composants plastiques pour les sites de Valeo). En moyenne, 120.000 balais d’essuie-glaces sont produits chaque jour à Issoire. Une entreprise qui tend vers la diminution de son empreinte carbone avec une volonté de réduction de 45 % de CO2 d’ici à 2030 et une neutralité en 2050. "Depuis 2019, nous avons déjà réduit de 25 % nos rejets à Issoire", annonce David Pierredon, le directeur du site.

Jean-Baptiste Botella

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