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La rénovation énergétique, un gros chantier (et des aides) pour les copropriétés

La rénovation énergétique, un gros chantier (et des aides) pour les copropriétés

La nécessité d’économiser l’énergie ne fait (presque) plus débat, et la rénovation énergétique de l’habitat en est un pilier majeur. Si ces travaux ont un coût certain, ils bénéficient aussi d’aides publiques, et un dispositif spécifique entre en vigueur, en ce début d’année, pour les travaux collectifs en copropriété, les plus lourds à mettre en œuvre.

Ce qui concerne le bâtiment - habitat et professionnel - représente 40 % de l’énergie totale consommée dans le pays, pour le chauffage, l’éclairage, l’alimentation des ordinateurs et équipements électroménagers… La part résidentielle représente, à elle seule, 34 % de la consommation énergétique.C’est dire l’enjeu majeur que constitue l’amélioration de la performance énergétique du logement, à l’échelle de l’habitat individuel comme de l’habitat collectif.

Des aides de l'Etat et du Département

Dans les copropriétés, le plus important frein à la rénovation énergétique des copropriétés est son coût, et l’adoption en assemblée générale de copropriété de travaux de rénovation collectifs (enveloppe du bâti, enveloppe vitrée, toitures terrasses, isolation des combles, système de chauffage...) reste compliquée à faire voter et même à faire comprendre pour les professionnels de l’immobilier, syndics de ces immeubles.Des aides existent mais sont encore méconnues des copropriétaires, et la soirée d’information organisée par les syndicats Fnaim et Unis, mardi 5 mars à Clermont-Ferrand, en partenariat avec le Conseil départemental du Puy-de-Dôme, a pour objectif de rappeler les enjeux de la rénovation énergétique et de présenter ces aides publiques (et les accompagnements) destinées aux propriétaires.

À MaPrimeRénov’ (le dispositif de l’État, en cours de modification) s’ajoutent, dans le Puy-de-Dôme, les aides allouées par le Conseil départemental (Rénov’actions).

Gain d'énergie d'au moins 35 %

Pour être éligible à une aide financière, une copropriété doit avoir été construite il y a plus de quinze ans, être composée d’au moins 65 % de résidences principales si elle a vingt logements ou moins, et 75 % de résidences principales si elle a plus de vingt logements. Elle doit être immatriculée au registre national des copropriétés, et faire réaliser par un professionnel RGE (« reconnu garant de l’environnement ») des bouquets de travaux permettant un gain énergétique d’au moins 35 %.Sébastien Contamine, directeur de l’Aduhme 63 (agence locale de l’énergie et du climat), qui animera la table ronde, souligne que sur la ville de Clermont-Ferrand, 52 % du logement est dans l’habitat collectif (41 % à l’échelle de la Métropole). À l’échelle du Puy-de-Dôme, 85 % des logements en habitat collectif n’ont pas d’étiquette de performance énergétique.

Compte à rebours pour les bailleurs

Un problème particulièrement crucial pour les propriétaires bailleurs, puisque les logements étiquetés G + au DPE (diagnostic de performance énergétique), et consommant plus de 450 kWh/m² par an d’énergie finale, sont déjà exclus du marché locatif (pour un nouveau bail) depuis janvier 2023.

C’est une première étape de la loi Climat et résilience d’août 2021, qui impose progressivement aux copropriétaires de répondre à des exigences de rénovation énergétique de leurs bâtiments. En 2025, ce sont les locaux classés G - « passoires thermiques » - qui ne pourront plus être loués (à de nouveaux locataires), en 2028 ceux classés F et en 2034 ceux classés E.

Un chemin souvent long

Même si la prise de conscience de la nécessité de cette rénovation énergétique fait son chemin - ou s’impose pour les bailleurs -, la mise en œuvre peut être complexe, et les délais souvent longs dans les copropriétés (cela peut prendre trois à six ans). DPE collectif, diagnostic technique global (DTG), audit énergétique, plan pluriannuel de travaux (PPT) sont quelques-uns des outils à connaître et à mobiliser. Il y a donc urgence à se renseigner ! 

Rénov'actions 63. Créé en 2021 par le Conseil départemental avec les quatorze intercommunalités du Puy-de-Dôme, ce service public d’accès gratuit accueille, conseille et accompagne les propriétaires dans le parcours de la rénovation énergétique. Maison de l'habitat, 129 avenue de la République, à Clermont-Ferrand.

Conférence le 5 mars - Les syndicats de professionnels de l’immobilier Fnaim et Unis organisent, en partenariat avec le Conseil départemental du Puy-de-Dôme, une soirée d’information, mardi 5 mars à partir de 17 heures, et une table ronde à 18 heures, au centre diocésain de pastorale, avenue de la République à Clermont-Ferrand. Elle est ouverte à tous les propriétaires et gratuite, mais il faut absolument s’inscrire sans tarder : unis.auvergne@orange.fr.

Laurence Coupérier

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