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Guerre des rucks et interprétation de la règle : Aurillac ne doit pas se tromper de combat contre Nevers

Guerre des rucks et interprétation de la règle : Aurillac ne doit pas se tromper de combat contre Nevers

Comme il l’a fait après le match à Dax, Roméo Gontinéac a évoqué ce mercredi 28 février les manques cantaliens dans les rucks, mais aussi ceux de l’arbitre. Avant de recevoir Nevers, le Stade devra surtout soigner ses propres erreurs.

Quand on se prépare à (très) probablement croiser ce vendredi 1er mars (19 heures) la route d’Hugo Bouyssou, autant serrer la vis au maximum sur et autour des rucks.Mieux que personne, Aurillac sait ce dont est capable le demi de mêlée de l’USON formé dans le Cantal et qui fait désormais les beaux jours de Nevers.

Problème : si le Stade n’a pas besoin d’être mis en alerte sur le danger que représente sur le papier le n° 9, il lui faut remettre à plat son efficacité sur cette phase de jeu qui a été si défaillante à Dax (défaite 19-13).

Lecture du jeu et interprétation

Déjà, après la partie, Roméo Gontinéac avait livré sa double lecture sur cette phase. Il y avait les manques auvergnats avec des porteurs de balle pas assez prompts à mettre dans de bonnes dispositions leur demi de mêlée, lequel se trouvait avec des soutiens trop lents. Et puis il y avait les coups de sifflet de l’arbitre.

Mercredi, en point presse, le technicien a prolongé cette analyse, disant avoir envoyé un florilège d’images au corps arbitral, ce que permet le règlement.

On se remet en question, on travaille. Et beaucoup de personnes qui ont vu le match ont aussi remis en question la phase de rucks pour la manière dont elle était arbitrée. Et je trouve effectivement un peu dur de ne pas être arbitré de la même manière d’un match sur l’autre

« On a envoyé des images. Pour la deuxième fois en 4 ans, j’ai mis en copie M. Maciello, le patron des arbitres », détaillait Roméo Gontinéac qui jouait à ce jeu risqué qui consiste à mettre la pression sur l’arbitrage, « ce que le staff de Nevers sait faire intelligemment, parce qu’ils ont les outils et la logistique pour ça ».

Cette comparaison n’est pas innocente dans la bouche de l’ancien centre, puisque M. Noirot, dont les décisions n’ont pas plu à Dax, officiait au match aller à Nevers.

Au match aller, Aurillac n'avait déjà pas trop apprécié les décisions de M. Noirot. Une semaine après avoir de nouveau été dirigé par ce dernier, Roméo Gontinéac a pointé ces décisions, en profitant au passage pour signaler que Nevers sais mettre la pression "intelligemment" sur les arbitres.

Une critique peut-être fondée, mais au timing très mal choisi

« Ça fait deux fois qu’il nous arbitre de la même manière. Il y a des images qui parlent, lui a le droit d’interpréter. On sait que M. Noirot ne va pas progresser. Mais je ne suis pas là pour le juger. C’est la différence avec le jeune arbitre qu’on va avoir vendredi (M. Bralley), qui lui va progresser et va monter », estimait Roméo Gontinéac.

Dans le contexte actuel du rugby français qui a récemment vu un jeune arbitre agressé et mis K.-O. sur un terrain amateur – et quand bien même Aurillac pouvait se sentir lésé à Dax – ce n’est assurément pas la sortie la plus heureuse et la plus inspirée du technicien cantalien.

Les enjeux du match de demain sont certes élevés, mais il y a probablement un temps pour tout. Et le timing choisi pour mettre la pression – même « intelligemment » – sur l’arbitrage n’est pas le meilleur qui soit.

La présence d'Hugo Bouyssou et sa capacité a dynamisé le jeu qu'Aurillac connaît par coeur font qu'il faudra encore davantage serrer le jeu dans cette phase du jeu au sol. Et rattraper le rendu de Dax.

Ce qui serait utile, en revanche, c’est de retrouver le bon timing sur cette phase de rucks. Avec une question : l’inversion des postes entre Heath Backhouse et Eoghan Masterson, plaçant l’irlandais en 4 pour densifier une deuxième ligne par ailleurs orpheline d’une poutre avec Slamani et Moala sur le flanc, pouvait-elle désorganiser Aurillac, rendre la circulation moins fluide sur les déblayages ?

« Honnêtement, on ne se marche pas sur les pieds, on se demande de l’aide sur ce qu’il faut faire, on se parle. En plus, on peut le faire en anglais donc c’est facile », assure Backhouse. Contre Nevers, une faiblesse sur cette phase de jeu sera rédhibitoire.

Nevers sait s’adapter

« Chaque match est différent, toutes les équipes ont des aspects différents dans leur jeu et il faut se faire violence à chaque match, gagner cette bataille du sol et souvent l’équipe qui remporte cette bataille est celle qui peut développer son jeu et a le plus de chance de l’emporter », retenait Théo Cambon, mercredi, sur ce point.

Le 3e ligne, qui était titulaire au match aller, notait au passage que Nevers est « une équipe intelligente, qui adapte sa tactique en fonction de l’équipe en face ». Soit ce qu’Aurillac avait mis beaucoup trop de temps à faire à Dax il y a six jours. Et qui lui a coûté cher dans le jeu au sol, entre autres. 

Texte : Jean-Paul CohadePhotos : Christophe Masson

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