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“Dostrotime” de Squarepusher pousse l’electro dans ses derniers retranchements

Retour du virtuose anglais qui triture toujours des rythmes tordus, au sein desquels la pop pointe parfois son nez dans un bain bouillonnant de drum’n’bass, de free jazz, de breakbeat, d’IDM et d’EDM.

Stoïquement, sans céder un beat de sa liberté créatrice et près de trente ans après ses débuts, Squarepusher continue avec un malin plaisir à brouiller les pistes et à mélanger vigoureusement les influences, drum’n’bass et free jazz, breakbeat et drill, IDM et EDM, triturant ses logiciels bricolés comme pour mieux sonder l’âme des machines. Et ce n’est pas Dostrotime, qui s’ouvre sur une guitare sèche avant d’être balayé par un enchevêtrement de rythmiques apocalyptiques, qui dissipera l’épais nuage de fumigènes entourant l’Anglais.

Squarepusher résume l’état d’esprit dans lequel est né ce disque, écrit alors que sa tournée mondiale était annulée à cause de la pandémie : “J’ai éprouvé un bonheur simple que je n’avais jamais connu à l’âge adulte. Cela m’a rappelé l’enfance, où l’on sait que de grandes et terribles choses se profilent à l’horizon, mais où l’instant présent est un sanctuaire bienheureux.”

La fameuse cerise sur le gâteau

Titré en référence à l’état de sidération dans lequel s’est retrouvé Squarepusher, Dostrotime est un album pop et jouissif qui joue aux montagnes russes, passant d’un ballade faussement apaisée (Akteon 1) à un nuage de beats parcouru de percées lumineuses (Duneray), de Vangelis sous Roland 303 (Kronmec) à un match de catch entre guitare et machines (Holorform). En guise de cerise sur le gâteau, Enbounce, perle électronique qui évoque librement Inspiration de Section 25 et Smalltown Boy de Bronski Beat, avant d’en compresser toute velléité pop. La preuve en beauté que Squarepusher n’a pas cédé au mainstream.

Dostrotime (Warp/Kuroneko). Sortie le 1er mars.

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