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Judith Godrèche au Sénat : on vous résume son intervention

Judith Godrèche, capture d'écran de la chaîne Public Sénat
Entendue au Sénat ce jeudi 29 février au matin, Judith Godrèche a demandé le retrait du président du CNC, accusé d'agressions sexuelles, et proposé une série de mesures pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans le milieu du cinéma.
Judith Godrèche, capture d'écran de la chaîne Public Sénat

Reçue au Sénat ce jeudi 29 février au matin pendant 1 heure 30, Judith Godrèche a demandé le retrait de Dominique Boutonnat de la présidence du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). L’homme de 54 ans, nommé en 2019 à la tête de l’établissement, doit comparaître devant le tribunal correctionnel où il sera jugé pour des accusations d’agressions sexuelles sur son filleul de 23 ans.

Après avoir demandé de “constituer une commission d’enquête contre les violences sexuelles et sexistes dans le milieu du cinéma”, la comédienne a qualifié le CNC d’“institution dans laquelle se rendent les producteurs en rigolant”, devant les parlementaires de la délégation aux droits des femmes. “Ils se disent : ‘C’est drôle, je vais aller faire une formation contre les violences à l’intérieur d’une institution dont le président est lui-même accusé de violences sexuelles, c’est quoi cette blague?’”, a-t-elle ironisé.  

L’actrice, scénariste et réalisatrice a également mis en lumière les violences subies par les techniciennes de l’ombre et proposé plusieurs mesures concrètes pour mettre fin aux violences sexistes et sexuelles sur les plateaux de tournage, comme la présence d’un “référent neutre quand un mineur est sur un tournage, un référent qui ne soit pas payé par la production”, mais aussi celle d’un “coach d’intimité pour les scènes qui impliquent de l’intimité, de la sexualité”, d’“un coach de jeu car, oui, ça fait peur quand on est un jeune acteur ou une jeune actrice de se retrouver dans des scènes face à un adulte qui vous crie dessus”, ainsi qu’“un système de contrôle plus efficace et un suivi par la DDASS”. 

4 500 témoignages reçus

Judith Godrèche a voulu rappeler que “cette famille incestueuse du cinéma n’est que le reflet de toutes ces familles et de tous ces témoignages [qu’elle reçoit] chaque jour, 4 500 aujourd’hui”. Elle a longuement défendu le travail du juge Édouard Durand au sein de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE) et a déploré à plusieurs reprises son éviction fin 2023 : “4 500 témoignages de personnes qui, par ailleurs, avaient ancré leur espoir dans la personne du juge Durand à la tête de la CIIVISE”, a-t-elle notamment glissé.

L’occasion également de rendre hommage à sa prédécesseuse, Adèle Haenel, qui avait dénoncé le réalisateur Christophe Ruggia en 2019 pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans et avait quitté la cérémonie des César l’année suivante, lors de la victoire de Roman Polanski : “Adèle, où es-tu ? Quel aurait été ton destin si, ce soir-là, le public des César avait été peuplé de juges Durand ?

Le Sénat continuera-t-il de faire avancer les luttes féministes en prenant les mesures qui s’imposent après l’intervention de l’actrice ? Après qu’il a très largement adopté la constitutionnalisation de l’IVG ce mercredi 28 février au soir, l’espoir est permis. “Ce qui se joue en ce moment, c’est une révolution sociétale”, a d’ailleurs affirmé Dominique Vérien, sénatrice de l’Yonne, en ouverture de l’audition.

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