Ces Moulinois qui skient dans les Alpes où la neige reste présente

L’enneigement est devenu aléatoire dans le Massif Central, mais des Moulinois ont trouvé refuge à l’Alpe d’Huez, où un épais manteau neigeux fait le bonheur les passionnés de ski.

"Il y a moins de neige ailleurs, mais pas ici. Les amateurs de sports d’hiver qui ne peuvent pas skier dans le Massif Central, les Pyrénées, le Vercors, voire d’autres stations alpines viennent chez nous", déclarent Julie, 40 ans, et Aymeric, 43 ans, deux Moulinois installés dans l’Isère et qui travaillent à l’Alpe d’Huez. "Nous avons plus de neige que l’an dernier. Avec un isotherme très haut, il y a plus de précipitations. Ce qui veut dire une neige de rêve au-dessus de 2.300 mètres", se réjouit Aymeric, moniteur de ski. En début de semaine, il y avait 1,06 mètre de neige à 1.800 mètres et 4,20 mètres à 3.300 mètres (au Pic Blanc). La station est la mieux équipée en canons à neige, ce qui garantit une belle sous-couche en bas des pistes. "Les clients sont contents de pouvoir skier. Nous avions fait une grosse semaine de Noël. Les vacances de Pâques, c’est plus aléatoire, mais nous n’avons jamais fermé plus tôt par manque de neige ". On ne tire pas de plan sur la comète, cependant : "Il y a bien eu cinq-six hivers secs dans les années quatre-vingts".

Le matériel se vend bien

Le rayon “seconde vie” du magasin Décathlon de l’agglomération moulinoise, à Avermes, avec des skis et chaussures de ski d’occasion, fonctionne bien. L’offre textile a du succès : "Nous vendons des après-skis, des vestes, des pantalons, des gants, masques, casques, déclare Jules, responsable du rayon.

Le rayon “seconde vie” du magasin Decathlon de l’agglomération moulinoise, à Avermes, avec des skis et chaussures de ski d’occasion, fonctionne bien, explique Jules, chef de rayon (photo Corentin Garault).

Beaucoup de parents sont venus avec des listes de courses pour leurs enfants en classe de neige". Mais des clients se plaignent de ne plus pouvoir skier dans le Massif Central.

Ces stations de ski contraintes de fermer à cause du manque de neige

Aller à la mer plutôt qu'au ski

C'est le cas d'Aude, Moulinoise mère de deux enfants âgés de 10 et 16 ans : “Avec le réchauffement climatique, trouver de la neige au pied des pistes n’est plus garanti. La saison se rétrécit, beaucoup de stations sont désormais fermées à Pâques. Avant, on pouvait skier de novembre à avril. Il faut monter de plus en plus haut pour trouver de la neige, c'est du gazon en bas des pistes. La neige, ce n’est plus un plaisir”.

Du coup, Aude a changé de tactique : fini le ski, qu'elle trouve aussi trop cher, maintenant : “avec l’équipement (qu’il faut renouveler à mesure que les enfants grandissent), les forfaits, la nourriture, l’hébergement, ça coûte une blinde, c’est devenu bling bling, surtout dans les Alpes”. Maintenant, Aude va à la mer en famille, hors saison. "À cette époque, on peut s’offrir une semaine à la mer au lieu de trois jours de ski dans les Alpes”.

Pascal Larcher