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Figure sacralisée

C’est un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Un temps où le maire et le curé étaient des autorités incontestées. Un équilibre subtil entre temporel et spirituel qui rythmait la vie de la cité. Un vrai couple caricaturé tout autant que popularisé par la série des Don Camillo avec l’inoubliable Fernandel. Des films en noir et blanc qui ont bien vieilli, en même temps que l’époque qu’ils campaient s’évanouissait. On sait ce qu’il est advenu de la figure du curé, progressivement effacée à mesure que les églises se vidaient. Il y a belle lurette que, dans la France du XXI e  siècle, le maire est seul en première ligne à gérer des contingences matérielles de plus en plus lourdes. Entre millefeuille administratif, casse-têtes financiers, agressivité de leurs administrés et manque de reconnaissance, ils sont de plus en plus nombreux à perdre la foi en la chose publique. Et à rendre leur écharpe. Là aussi, la crise des vocations guette. Il y a urgence à reconnaître à sa juste valeur ce qui tient pour beaucoup, en premier lieu dans les plus petites communes, du sacerdoce. Mais si la création d’un statut va dans le bon sens, rien ne remplacera le respect par les citoyens d’une figure qui devrait être sacralisée.

l’éditorial

Dominique Diogon

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