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Neige en montagne : des chiffres qui donnent le vertige

Neige en montagne : des chiffres qui donnent le vertige

Des neiges éternelles aux glaciers, nos massifs montagneux perdent chaque année leurs stocks d'eau. Et ce depuis plusieurs décennies.

Entre 2012 et 2023, les montagnes françaises ont perdu environ une semaine de chutes de neige. En moyenne, durant la saison 2012-2013, la neige était tombée pendant 23 jours contre 17 en 2022-2023. Le Jura accuse la pire baisse, avec presque un mois de chutes de neige en moins en onze ans. 

 

Des neiges plus si éternelles... 

En seulement une décennie, les massifs de haute montagne ont perdu près de la moitié de leurs neiges au sommet selon les relevés en stations de ski réalisés par Ski info. Les cimes des montagnes les moins hautes sont aussi les plus touchées par cette fonte généralisée. Depuis onze ans, le Massif central a perdu plus de 60% d’enneigement au sommet. Le Jura reste dans la situation la plus critique avec une chute de 84% de l’enneigement au sommet de ses montagnes. Cependant, les chutes de neiges varient fortement d’une année à l’autre, des analyses sur une période plus longue et avec d'autres indicateurs sont nécessaires pour confirmer la tendance.    

Le stock nival. C’est la masse de neige accumulée au sol par mètre carré. Météo France réalise un relevé de ces stocks autour du 1er mai chaque année, pour être moins influencé par la quantité de neige tombée pendant l’hiver et avant la fonte plus importante due à l’arrivée de l’été.

 

Chaque décennie, Météo France estime ainsi que 20 kg de neige est perdu pour chaque mètre carré dans les Alpes et les Pyrénées. C’est le réchauffement atmosphérique qui va réduire les chutes de neige au profit de la pluie, ce qui accélère la fonte du manteau neigeux. 

Un autre indicateur à prendre en compte : l’épaisseur des glaciers. L’Institut des géosciences de l'environnement observe qu’en vingt ans, cinq d'entre eux se sont retractés de 25 mètres en moyenne.  

 

-40% 

C’est ainsi que depuis la saison 2012-2013, l’enneigement moyen des massifs français a chuté de 40%. Encore une fois, les variations annuelles sont très fortes, mais une étude publiée en 2021 révèle qu’en 50 ans, les Alpes ont perdu l’équivalent d’environ un mois d’enneigement. Météo France et le CNRS, qui ont cosigné l’étude, concluent même que, quoi qu’on fasse, l’enneigement à basse et moyenne altitude va encore se réduire de 10 à 40 % d’ici 2050 dans les Alpes. Et sûrement ailleurs aussi... 

Nicolas Certes

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