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La situation de Lou Légumes, qui peinerait à payer les loyers de son usine relais à Chaspuzac, inquiète à l’Agglo du Puy

La situation de Lou Légumes, qui peinerait à payer les loyers de son usine relais à Chaspuzac, inquiète à l’Agglo du Puy

La flambée des prix de l’énergie et une amende de 744.000 euros en juin dernier pour tromperie ont-elles fragilisé le groupe agroalimentaire Lou Légumes ? La société, qui possède une unité de production de champignons à Chaspuzac, n’aurait plus versé de loyers à l’Agglo du Puy depuis début 2023 pour son usine relais. Une démarche amiable est engagée.

S’il n’est pas à l’ordre du jour du conseil d’agglomération qui se tiendra ce jeudi 7 mars au soir à l’Hôtel-Dieu du Puy-en-Velay, le dossier Lou Légumes devrait tout même s’inviter à la grand-messe communautaire. Évoquée en bureau, la situation de la société bretonne inquiète grandement et pour cause : depuis maintenant près de 15 mois, Lou Légumes ne verserait plus les loyers mensuels à l’Agglomération du Puy, dans le cadre du contrat de son usine relais de Chaspuzac. Un manque à gagner qui s’élèverait selon nos estimations à plus de 600.000 euros pour la collectivité. 

Le groupe, qui possède trois champignonnières en France, connaîtrait d’importantes difficultés économiques liées tout d’abord à la flambée des prix de l’énergie, dont la production de champignons est friande. Ensuite, à cause d’une décision judiciaire (toujours contestée par le groupe) qui a condamné en juin dernier la société à une amende de 744.000 euros pour tromperie sur l’origine de champignons importés de Pologne et vendus comme étant produits en France (la période de prévention, 2019 - 2020, précède le fonctionnement du site de Chaspuzac).

« Nous sommes en lien permanent et nous savons qu’ils cherchent des solutions »

Selon nos informations, une procédure aurait été lancée avec la présence d’un médiateur financier pour trouver des solutions. L’arrivée de nouveaux capitaux, avec l’apport d’un partenaire, serait une des options privilégiées. « Lou Légumes est en fort développement et le conciliateur est là pour nous accompagner, selon Fabrice Chapuzet, PDG de la société bretonne. Comme on est une PME aux fonds propres limités, on travaille avec des intermédiaires qui élaborent un diagnostic sur la santé financière de l’entreprise. »

Qu’en est-il du site de Chaspuzac, zone de La Combe, ouvert au printemps 2022 ? La venue de Lou Légumes a été largement soutenue par les collectivités (Agglo, Région, État, Département et fonds européens) avec, comme point d’orgue, la création d’une usine relais. Un projet global de 12 M d’euros.

Sur place, on retrouve une unité de production flambant neuve dédiée aux champignons de Paris qui emploie près de 140 salariés. « Le groupe connaît quelques difficultés et n’a pas pu honorer les loyers des derniers mois, affirme Michel Joubert, président de l’Agglo du Puy, qui entend rester positif. L’usine de Chaspuzac est performante et voit son chiffre d’affaires progresser. Nous sommes en lien permanent et nous savons qu’ils cherchent des solutions. »

« Lou Légumes en est à 7,5 millions d’euros pour le site de Chaspuzac »

Les discussions actuelles, menées dans le cadre d’une démarche amiable, portent sur « un réajustement des modalités de remboursement en cette phase de lancement d’activité », selon la collectivité.

« Dans le sens comptable et juridique du terme, il n’y a pas de litige, appuie Fabrice Chapuzet. Sinon ça se passerait au tribunal de commerce. Il y a un accord avec l’Agglomération du Puy, qui porte le crédit-bail immobilier, de paiement partiel, pour que le règlement, qui augmentera au fur et à mesure, corresponde à la montée en charge du site. » Ce dernier a pour vocation de rassembler « 180 salariés en contrat durable : en décembre nous étions à 70 % de montée en charge, nous visons 100 % d’ici la prochaine campagne, en septembre. C’est assez ambitieux pour une PME comme la nôtre de réaliser ça sur trois ans. Aller plus vite serait inconscient. »

Et le fondateur-producteur d’ajouter : « Entre les besoins de fonds de roulement, les investissements, le recrutement, la formation qui se fait en interne… on est à 7,5 millions d’euros pour le site de Chaspuzac. » Fabrice Chapuzet l’assure, « depuis le départ il y a des remboursements, mais ce n’est pas linéaire : la première ou deuxième année est sans commune mesure avec la quatrième ou la cinquième. C’est normal : quand on emprunte sur des années, surtout dans l’immobilier, il y a des négociations. Quand on payera plus dans quelques années on nous dira “Bravo”. »

Christophe Darne et Nora Gutting

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