De Berlin Ouest aux tatamis du judo club d'Ennezat, l'incroyable parcours d'Alexandre Paysan
Plus de 40 ans après ses débuts à Berlin Ouest où son père était gendarme, c’est au judo club d’Ennezat qu’Alexandre Paysan a décidé de poser ses valises en début de saison. « Durant les dix dernières années, on a fait un tour du monde avec Dominique, ma femme, raconte celui qui aura bientôt 48 ans. Au Mexique, j’ai rencontré Morgan Girardeau qui est passé par Ennezat et qui a conseillé au club de me contacter vu que le bureau cherchait un nouveau prof. Ils m’ont dit leur envie de développer la pratique et on a accroché. »
Alors en poste au Luxembourg auprès de la fédération de judo, cette proposition finit de le convaincre de refaire ses valises. « Je connais un peu la région vu qu’on est revenu à côté de Grenoble avec mes parents au début des années 1990, déroule-t-il. Aujourd’hui, j’habite à Riom et je travaille en parallèle à la mairie de Riom en tant qu’Etaps dans les écoles élémentaires. »
Le judo comme immuable fil rouge de son parcoursDepuis l’âge de 7 ans, le judo a été une constante dans la vie d’Alexandre Paysan. Après l’Allemagne et la région grenobloise, c’est à Brest que son aventure se poursuit. Jeune adulte, il entre dans la Marine nationale en restant au plus près des tatamis. « J’ai été conseiller technique national de la Marine nationale pendant huit ans, poursuit-il. Étant marin, j’ai beaucoup voyagé et j’ai pu faire du judo un peu partout. »
Et comme si cela ne suffisait pas, il décide en 2013 de se lancer dans un tour du monde avec sa femme Dominique. « On a tout vendu et on est partis, sourit-il. En France, j’ai fait du judo partout, même en Guadeloupe. À chaque fois j’avais des contrats pour une saison. Les gens savaient que je voyageais et me contactaient. Un nouveau projet ? Ok, pourquoi pas ! De toute façon, il fallait travailler pour gagner un peu d’argent. »
Dans le désordre, Alexandre Paysan a également œuvré à Saint-Barthélemy, au Mexique, au Portugal, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Tahiti, dans le grand nord canadien, en Allemagne, en Argentine, en Bolivie… Le tout durant les dix dernières années donc. Désormais impliqué à 200 % dans le projet du judo club d’Ennezat, l’entraîneur déborde d’idées et d’énergie. Et l’un de ses grands chantiers est de développer le jiu-jitsu brésilien, une pratique très proche du judo.
Complètement impliqué dans le projet à Ennezat« La seule différence, c’est la manière de compter les points, explique-t-il. Ce sont deux pratiques très complémentaires avec chacune quelques spécificités. Je fais encore un petit peu de compétition, mais juste pour le challenge, pour montrer que je ne suis pas encore pourri, c’est une question de crédibilité. Et puis le jiu-jitsu brésilien j’en avais déjà fait un peu au Mexique, au Canada et à Tahiti. En France, ça existe depuis 40 ans mais c’est en train d’exploser. Au point que les deux fédérations sont en train de fusionner. »
Si Ennezat et la Limagne ont un charme indéniable, difficile de penser que ce soit l’endroit rêvé pour ce globe-trotter invétéré. Se pose alors la question de l’avenir. « L’an prochain on sera là normalement, sourit-il. Pour être franc, pour nous c’est plus facile de bouger que de rester en place. Mais j’aime les challenges et il y a celui de mettre le jiu-jitsu brésilien en place au club la saison prochaine. Et puis on a nos trois petits-enfants à Toulon donc on a envie de rester pas trop loin. Et pour nous 5 heures de route ce n’est vraiment pas loin (sourire). »
Communication, nouvelle mascotte, nouvelles manières d’enseigner… « Avec le bureau on est sur la même longueur d’onde, conclut-il. On a envie d’impulser quelque chose de nouveau, d’utiliser des méthodes que j’ai pu découvrir ailleurs et qui marchent. On veut sortir de l’image du judo club des années 70. » Une étape supplémentaire dans un parcours hors du commun.
Nourredine Regaieg