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"Ça me permet de rester actif" : dans les pas des randonneurs de Montluçon

L’association Amitié nature, de Montluçon (Allier), donne rendez-vous chaque jeudi à ses adhérents pour des randonnées, une activité très prisée. Les marcheurs ont parcouru, le 29 février, dix kilomètres dans la Combraille. Ils étaient vingt-sept à cheminer à La Celle. La Montagne les a suivis.

14 h 10. Parking de la place de l’église à La Celle. Vingt-sept marcheurs attendent le top départ. La vice-présidente d’Amitié nature, Simone Pouzet, donne les dernières consignes. La guide du jour ne s’appelle pas Nathalie mais Brigitte Limoges. Très souriante et très sympathique.

"On a déjà fait cette randonnée il y a quatre ans, dit-elle. En général, on ne revient pas sur un même lieu avant deux ans. Et on fait toujours un repérage une dizaine de jours auparavant de façon à ne pas avoir de mauvaises surprises comme un arbre tombé au milieu d’un chemin."

C’est parti. Direction un premier chemin de terre assez boueux. C’est une certitude, les chaussures vont déguster. Et les corps aussi car le relief est très vallonné. Tout le charme de la Combraille. Jeanine est de la partie. Comme toujours. Plus de quarante ans qu’elle randonne ! "Quand je travaillais, je marchais le dimanche. On n’avait pas le GPS à l’époque et les chemins n’étaient pas trop balisés. Il ne fallait pas se perdre."

J’ai fait pas mal de randonnées en Auvergne. Vingt-cinq kilomètres, ça ne me faisait pas peur. Aujourd’hui, c’est différent.

Là, le parcours se limite à dix kilomètres. Il emprunte tout d’abord le petit bois de Sauvalye. Pas la peine de chercher des girolles, ce n’est pas la saison. Jean-Pierre, l’un des plus anciens du groupe, apprécie l’exercice. "J’ai la chance d’être en bonne santé, je n’ai pas de douleurs. C’est juste de la fatigue, de la bonne fatigue", commente l’octogénaire.

Au troisième kilomètre, le groupe pénètre dans le village du "Grand Caffit". Grand, façon de parler car le lieu-dit abrite seulement quelques maisons dont certaines sont passablement délabrées. Au "Petit Cafit", pas de route non plus. Juste un chemin de terre. L’endroit est habité par un maraîcher bio qui vend ses produits tous les samedis sur le marché de la place Notre-Dame dans le vieux Montluçon. Une dame est en train de tailler une haie avec un sécateur. Premier salut amical. "Regardez, il y a deux tilleuls Henri IV", prévient un randonneur. Deux arbres remarquables effectivement, plantés il y a plusieurs centaines d’années.

L'agenda du randonneur montluçonnais du 2 au 17 mars

Certains crapahutent avec des bâtons. Plus sécurisants lorsqu’il s’agit de naviguer dans une zone humide. "Beaucoup ont commencé par la marche nordique. L’âge avançant, ils passent à la randonnée classique", explique Bertrand, adhérant d’Amitié nature depuis 2013. Deuxième passage en forêt. Le "Bois sec" est franchi sans encombre.

 

"Le Bois sec" était au programme des randonneurs d'Amitié nature. 

On arrive presque à mi-parcours. Il est temps pour quatre randonneurs de lâcher le groupe afin de prendre un raccourci. Deux kilomètres en moins. Super ! Sauf que le chemin emprunté se révélera très corsé. "Un vrai ruisseau", résume l’un des protagonistes. Christian, élu à Treignat, a roulé soixante kilomètres pour faire la randonnée. Pas question pour lui de rogner sur le parcours. "Hier, mon voisin m’a appelé pour marcher dans la commune. Et aujourd’hui, je recommence ici. J’aime vraiment beaucoup. Ça me permet de rester actif et c’est toujours mieux que faire du canapé."

Gourde et sac à dos

La plupart des randonneurs sont équipés d’un sac à dos. Et ils ont tous une gourde pour se désaltérer. "C’est indispensable", lance une dame. Gérard, lui, commence à prendre ses distances avec le reste du groupe. "Il aime bien marcher en tête à son rythme", souligne une participante.

Pour se repérer et donner les bonnes directions, la guide utilise une carte IGN. Elle peut aussi, si le besoin s’en fait sentir, faire fonctionner son GPS. "Cela fait longtemps qu’on ne se sert plus de la boussole", rigole la vice-présidente. On arrive au point le plus haut du parcours : "590 mètres contre 490 mètres pour le bourg de La Celle", précise la guide.

Quand on est seul, on fait souvent le même chemin. À Montluçon, je fais la voie piétonne et le boulevard de Courtais. Là, on a la chance de voir des choses qu’on ne verrait jamais en temps normal.

La frontière avec le département du Puy-de-Dôme est proche. Finis les chemins de terre, la route départementale 153 attend les randonneurs. Amadeu fait un point d’étape. "On marche à 3,4 km/h." La moyenne habituelle est de 4 km/h. On pénètre dans le village de "Courrais". Amadeu, jamais avare d’une bonne blague, chambre "notre Nicole nationale".

"À Chouvigny, pour sa première rando, elle avait calé dans une côte qui était très raide. C’est vrai qu’il faisait chaud. Elle aurait pu tout arrêter mais elle a été très courageuse." Une ferme agricole à gauche, une ferme agricole à droite. Quelques dizaines de moutons mais pas une seule vache à l’horizon. Pas grave, l’agriculteur en retraite n’est pas présent ce jour pour détailler les races et leurs spécificités.

 

Après dix kilomètres de marche, retour à La Celle pour les randonneurs d'Amitié Nature.  

Aux "Boulignons", "un lieu même pas marqué sur ma carte", observe la guide, un tracteur s’attache à rectifier une haie. Le village de "La Valette" est tout près. Il offre un très beau point de vue sur le bourg de La Celle. La fin du périple est proche. Le dernier kilomètre se fait par un chemin boueux et pentu. " C’est très joli ce petit ruisseau qui serpente ", commente une randonneuse. 16 h 50, la joyeuse équipée est de retour à son point de départ.

14.000 pas

Il est temps de parler chiffres : 10,2 km ont été parcourus à une moyenne de 3,8 km/h en comptant "les vingt-sept minutes d’arrêt". Le nombre de pas effectués, 14.000, force le respect. Ils sont costauds à Amitié nature !

Amitié nature, mode d'emploi. Forte de 230 adhérents, Amitié nature compte environ 80 randonneurs dans ses rangs. L’association organise une randonnée d’environ 10 km tous les jeudis dans un rayon de trente kilomètres autour de Montluçon. Les marcheurs ont aussi rendez-vous un mardi sur deux et un dimanche sur deux. Les distances sont un peu plus courtes. Pendant la période estivale, des sorties sont organisées sur une journée en forêt de Tronçais, dans la Creuse ou le Puy-de-Dôme. "On ne dépasse pas les 12 km", prévient la vice-présidente.

Fabrice Redon

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