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Où en est la stratégie "quatre saisons" développée par la station de ski du Lioran face au changement climatique ?

Où en est la stratégie

Selon les professionnels du secteur, le recours à la neige artificielle permet de sécuriser leur fonds de commerce : le ski. Les recettes réalisées l’hiver sont réinvesties pour financer la stratégie « quatre saisons », alpha et oméga de l’adaptation des stations face au changement climatique. Où en est-elle au Lioran (Cantal) ?

C’est pourquoi Hervé Pounau, le directeur du Lioran (Cantal), ne comprend pas les critiques de la Cour des comptes envers son concurrent du Puy-de-Dôme. « Pour nous, Super Besse est un modèle de diversification », lance-t-il sous sa casquette de délégué régional des Domaines skiables de France. « Comment finance-t-on la diversification ? Par l’activité hivernale ! C’est notre seule ressource actuelle, s’exclame-t-il. Le rapport pondu par la Cour des comptes n’a ni queue ni tête. »

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Ce modèle a par exemple poussé la station du Lioran à s’offrir, comme Super Besse avant elle, une tyrolienne. « Comment la paie-t-on si l’on n’a pas le financement de l’hiver ? Ce n’est pas possible », martèle Hervé Pounau, justifiant ainsi la production de neige de culture lorsque nécessaire.

À peine 10 % du chiffre d'affaires

Alors où en est la « diversification » ? Selon les chiffres du directeur, 120 emplois sont assurés l’été au Lioran, contre 400 l’hiver. Le « hors-neige » apporte d’ores et déjà des recettes : 350.000 € par été avec le téléphérique du plomb du Cantal qui transporte les randonneurs ; 100.000 € grâce au bike park des VTT de descente ; et 150.000 € attendus avec la tyrolienne (50.000 € l’hiver, 100.000 € l’été) – il faudra environ dix ans pour amortir cet investissement, d’après Hervé Pounau. Objectif, atteindre 600.000 € fin 2023-2024. Une jolie somme, mais minime par rapport aux recettes « neige » (6,5 M€ en 2022-2023).

Pour monter en puissance, la station a imaginé « des balades ludiques au sommet du plomb du Cantal avec des visites scénographiques ». Elle compte ouvrir à la baignade son lac de la gare (creusé en 2011 pour abreuver ses canons à neige) et y installer des structures gonflables, se doter d’une piste de luge quatre saisons… et attend la construction d’un centre « aqua-bien-être » par le Conseil départemental, d’ici quatre ans. Hervé Pounau espère ainsi passer de 600.000 € de recettes à 2 M€ vers 2028.

Romain Blanc

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