"Blackface" : la justice saisie après la diffusion de photos de lycéens au visage grimé en noir en Seine-et-Marne

Les faits ont été signalés dans un lycée catholique de Seine-et-Marne, au début du mois. "Tout acte raciste à l’école, ou ailleurs, doit être dénoncé", a déclaré la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet, ce jeudi 14 mars.

L’académie de Créteil a indiqué, ce jeudi, saisir la justice après la diffusion de photos d’élèves au visage grimé en noir lors d’un carnaval au sein d’un établissement privé catholique de La Ferté-sous-Jouarre, en Seine-et-Marne.

"La rectrice Julie Benetti partage l’émotion légitime suscitée par la diffusion de photos d’élèves au visage grimé en noir lors d’un carnaval de leur établissement. En lien avec la direction diocésaine, elle diligente une enquête administrative. Elle saisit aussi le procureur", écrit l’académie de Créteil sur X (ex-Twitter).

Visages peints et cris de singe

Selon les informations de Libération, les faits remontent au 7 mars dernier. Lors d'un carnaval au lycée Sainte-Céline de La Ferté-sous-Jouarre, trois lycéens "étaient peints en noir avec des lances en bois et de longues robes", a raconté une élève en terminale à nos confrères. Des "cris de singe" auraient même été imités, selon une autre élève. 

Se peindre le visage en noir, appelé en anglais le "blackface", est considéré comme raciste par de nombreuses associations de lutte contre les discriminations.

Ce jeudi matin, la ministre de l'Éducation a réagi. "Tout acte raciste à l’école, ou ailleurs, doit être dénoncé et sanctionné", écrit Nicole Belloubet sur X, demandant par ailleurs à la rectrice "de faire immédiatement toute la lumière sur cette affaire et de prendre, sans délai, toutes les mesures nécessaires".

 

— Nicole Belloubet (@NBelloubet) March 13, 2024

 

Deux jours plus tôt, mardi, le Conseil représentatif des associations noires (Cran), saisi par des parents d'élèves, a déposé plainte mardi contre X pour "injures publiques à caractère racial, provocation publique à la haine raciale, discrimination", a précisé Me Alex Ursulet, un des avocats de la fédération d’associations, à l’AFP.

Le "blackface" fait référence aux "minstrel shows" nés dans la première partie du XIXe siècle aux États-Unis, des spectacles pendant lesquels des Blancs se noircissaient le visage pour se moquer des Noirs.