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Au foyer de jeunes travailleurs d'Issoire, un frigo solidaire permet de lutter contre le gaspillage

Au foyer de jeunes travailleurs d'Issoire, un frigo solidaire permet de lutter contre le gaspillage

Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, la résidence La Passerelle à Issoire s’est équipée d’un frigo solidaire. Une initiative qui a passé avec brio sa phase de test.

Derrière la porte vitrée du réfrigérateur, des pots de yaourts, de la moutarde et deux grosses caisses de fruits ont été déposés sur les étagères. Arnaud, résident du foyer de jeunes travailleurs (FJT) d’Issoire, y jette un coup d’œil rapide, et attrape une orange. "C’est pratique, commente-t-il. Je donne aussi parfois, quand je pars chez mes parents pour le week-end, par exemple, et qu’il me reste de la viande qui risque de s’abîmer."

85 % des dons sont consommés

Le concept est simple. Chacun peut prendre ou déposer des produits (non entamés, non décongelés ou périmés) dans le frigo solidaire, sans obligation ni limite, gratuitement et anonymement. À cet effet, le dispositif a été installé dans la laverie de la résidence. Un emplacement discret, entre les machines à laver et l’armoire à dons, qui permet aux jeunes logés à La Passerelle d’y accéder librement.

C’est une idée qui est née pendant le Covid, détaille Manon Corceau, animatrice au FJT. Nous nous sommes aperçus que quand ils déménagent, les jeunes doivent souvent repartir en train, limités en bagages et ne peuvent pas emporter avec eux leur couette, leurs équipements ménagers, etc. Nous nous sommes dit que cela pouvait bénéficier aux autres.

Une armoire à dons a donc rapidement été installée, avant que le même concept n’émerge pour les produits frais. "Plutôt que de jeter, quand les résidents partent, ils alimentent le frigo. Cela favorise l’entraide", sourit l’animatrice. Financé par un appel à projet de l’ARS (Agence régionale de santé) et de la CAF (Caisse d’allocations familiales), après une année d’utilisation, le dénommé "Mister Freeze" a su conquérir les jeunes habitants (et leurs estomacs).

À côté du frigo, une armoire à dons permet de déposer ou prendre des produits alimentaires secs, des protections hygiéniques ou des objets déposés par d'anciens résidents. 

"C’était un vrai challenge, appuie Odile Dubroca, la responsable de la résidence. Nous nous sommes demandés si les jeunes allaient s’en saisir. Le bilan est très positif : 85 % des dons sont consommés, et donc sauvés du gaspillage." Chaque mardi soir, "Mister Freeze" est approvisionné par la Biocoop d’Issoire, partenaire du projet, qui distribue gracieusement des produits en dates courtes qui, sinon, seraient dirigés à la poubelle. À cela s’ajoute, une à deux fois par mois, une contribution de l’épicerie sociale Le P’tit Panier. 

Les denrées partent très vite

Scotchée à la porte vitrée, une fiche de traçabilité permet à tous de suivre le temps passé par les produits au frais. Des fiches-recettes sont également mises à disposition des jeunes pour les aider à cuisiner les fruits et légumes.Sitôt le frigo rempli, Manon diffuse l’information aux résidents via les réseaux sociaux. "En général, dès le lendemain des dons, la moitié des denrées a déjà disparu", constate Odile Dubroca. "Cela répond à un réel besoin", ajoute Manon Corceau.

Des ateliers pour apprendre à cuisiner

La plus grande partie des produits conservés au frais, environ 60 %, sont issus des ateliers cuisine organisés au sein de la structure. Toujours dans cette démarche d’éducation culinaire, c’est une manière pour le foyer d’encourager les jeunes à se tourner vers la consommation de produits de qualité, sans la contrainte financière que leur coût peut représenter. "Nous avons une diététicienne, Maryline Martin, qui vient une fois par mois pour animer des ateliers de sensibilisation à la nutrition", détaille Manon.

"Je suis arrivé sans rien" : le foyer des jeunes travailleurs, lieu d'intégration à Issoire

La professionnelle réalise des plats avec les jeunes volontaires, mais propose aussi des quiz autour de l’alimentation. "J’y participe dès que mon emploi du temps me le permet.", témoigne Maxine. Fille d’un père cuisiner, la jeune femme n’a pourtant jamais accroché à la passion paternelle. "La cuisine, ce n’est pas vraiment mon truc ! s’amuse-t-elle. Mais ce sont des super moments." Car la perspective de partager un repas fait maison entre résidents, donne à cette "tâche" quotidienne une tout autre dimension.

Elora Mazzini

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