Dans la Creuse, ces métiers qui souffrent d'être méconnus
« Ce matin, j’ai recruté deux auxiliaires de puériculture en apprentissage. Je leur ai demandé où ils souhaiteraient travailler après ? Ils m’ont directement répondu : en hôpital ! Sans connaître le métier, sans rien en savoir. » Derrière cette anecdote rapportée par Armelle Martin, une vérité : la méconnaissance d’un métier qui le met sous tension.Certes, à l’Agglo du Grand Guéret, on a connu des années plus difficiles en termes de recrutement : « Des pénuries ont existé, jusqu’à il y a très peu de temps, reconnaît la vice-présidente en charge de la petite enfance. C’est un secteur très réglementé et on avait des difficultés à recruter des éducateurs pour jeunes enfants. Déjà parce qu’on en manque sur le territoire. Aussi parce que certains viennent et repartent. Mais aujourd’hui, on est au complet. On a seulement une difficulté sur la crèche familiale où on a trois postes d’assistantes maternelles à pourvoir. » Mais rien à voir donc, avec des années plus tendues. « Ça s’arrange, oui, sourit Bénédicte Parot, coordinatrice petite enfance. Mais on est en phase d’observation. L’équilibre trouvé entre offres et demandes est assez fragile. » « Ça commence à aller mieux parce que d’autres structures se sont créées et tout le monde a travaillé à la création de ces Mam, poursuit Armelle Martin. Deux ont ouvert à Sainte-Feyre, une autre à Glénic. Une crèche privée a ouvert à Saint-Laurent, une autre doit ouvrir prochainement. » Les parents ont ainsi plus le choix concernant le mode de garde de leurs enfants et ces Mam ont également permis de renforcer le nombre de “nounous”. « Elles ont plus de liberté tout en travaillant collectivement : c’est comme pour les médecins qui préfèrent s’installer avec des collègues dans une maison de santé », souligne Alex Aucouturier, vice-président en charge des ressources humaines.
Des départs à anticiperPlus attrayant car moins contraignant. Est-ce par ces mêmes Maisons d’assistantes maternelles que passera le renouvellement des nounous ? Il vaudrait mieux car sur les 90 assistantes maternelles que compte le territoire, un tiers sera à la retraite d’ici deux, trois ans…
Soit autant de départs à anticiper : pas une mince affaire pour un métier qui souffre d’une crise des vocations. « Comme pour les personnels des Ehpad, des aides à domicile, reprend Armelle Martin. C’est un métier à responsabilité et puis, aujourd’hui, les gens ont envie de travailler autrement. Il y a vraiment un gros travail à faire sur la valorisation de ces métiers. C’est une promotion à faire en permanence. On le voit rien que sur l’apprentissage en CAP AEPE (accompagnant éducatif petite enfance) : on a eu une seule demande alors qu’à une époque, on avait quinze candidats. »Et quand bien même le métier parviendrait à séduire de futurs candidats – « le fait de réinstaller le Relais petite enfance en centre-ville, dans un local très visible, ça contribue à revaloriser ces métiers » – encore faudrait-il qu’ils puissent se former. « On le voit, rien que pour les remplacements, il faut un vivier important de personnels pour compenser ces absences. Nous, l’an dernier, on a formé deux personnes qui viennent en renfort pour ces remplacements. Mais il faudrait aussi plus de sessions de formation. Et pourquoi pas en Creuse d’ailleurs ? »
Renseignements et réservations au 06.43.84.97.85 ou au 06.17.12.76.58.
Séverine Perrier