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La mutuelle communale qui vient d’être lancée dans l’est de la Creuse aura-t-elle du succès ?

La mutuelle communale qui vient d’être lancée dans l’est de la Creuse aura-t-elle du succès ?

Quelques communes de Creuse ont mis en place des partenariats avec des mutuelles. Ces conventions permettent aux habitants de bénéficier de tarifs avantageux. Nouhant est la dernière en date à avoir sauté le pas.

Nicolas Simonnet espère que 10 % de la population souscrira à la nouvelle mutuelle communale. « On propose. Après les gens comparent et regardent », indique le maire de cette petite commune de 313 habitants. Il n’y a évidemment aucune obligation. « Chacun est libre de faire ce qu’il veut. Mais si ça peut permettre, à service égal, d’avoir des prix intéressants, poursuit l’élu. Je connais des personnes dans la commune qui n’ont pas de mutuelle. »

Une convention de partenariat a été signée le 4 mars entre la mutuelle Just et la commune de Nouhant. Les habitants vont pouvoir bénéficier de cette mutuelle communale et de ses tarifs préférentiels. Les agents territoriaux et les personnes qui travaillent à Nouhant ont également la possibilité d’y souscrire. « En moyenne, les économies sont de 30 % à garanties équivalentes », affirme Antoine Aufragne, chargé de développement chez Just.

Une mutuelle issue de l’économie sociale et solidaire

Just est spécialisée dans les mutuelles communales. Issue de l’économie sociale et solidaire, elle n’a pas d’actionnaires à rémunérer. « Nous sommes une vraie mutuelle, insiste Antoine Aufragne. Nous avons été fondés en 1927 à Valenciennes, dans les Hauts-de-France. »

Nous avons aujourd’hui 1.000 communes partenaires. La plus petite compte 46 habitants et la plus grande est la ville de Toulouse. 

Just commence à être connue dans l’est de la Creuse. Des conventions ont été signées avec les communes d’Huriel, Domérat, Montluçon… C’est d’ailleurs comme ça que le maire de Nouhant a découvert le dispositif. « On peut se demander pourquoi une commune crée un partenariat avec une mutuelle ? Une collectivité n’a pas à se mêler de ça normalement, note Nicolas Simonnet. On se rend compte qu’on est sur un département où on a des revenus faibles, avec beaucoup de retraités du monde agricole, d’ouvriers, qui ont de petites retraites. Ils n’ont pas forcément les moyens de cotiser à une mutuelle à un taux important. »

Avantageux pour les retraités

La mutuelle communale ne concerne pas les salariés du privé qui ont la plupart du temps une complémentaire d’entreprise obligatoire. Elle est surtout intéressante pour les retraités, ceux qui travaillent dans des petites entreprises, les agents territoriaux, les indépendants, les jeunes, les sans-emploi… 

C’est un service mis à disposition par la commune, ajoute Antoine Aufragne. Un Français sur trois se prive de soins faute de moyens ou de couverture santé.

Une réunion publique sera organisée le 20 mars à 18 heures à l’espace socio-culturel de Nouhant pour présenter aux habitants cette mutuelle communale. Ensuite, les personnes intéressées pourront prendre rendez-vous et se rendre dans l’une des permanences (Huriel, Domérat, Montluçon, Vaux) pour faire un devis ou souscrire un contrat.

L’information a été publiée dans le bulletin municipal de Nouhant. « J’ai eu plein d’appels de personnes intéressées, indique le maire. Les trois quarts sont des agriculteurs. » On saura dans quelques mois si le dispositif a véritablement du succès.

Bilan mitigé à Saint-SébastienLa commune de Saint-Sébastien (630 habitants) a lancé une mutuelle communale il y a un an et demi. Elle a conclu un partenariat avec deux compagnies : Axa et Aésio. Le bilan est mitigé. Seulement douze personnes ont souscrit à ces deux mutuelles. « Ça n’est pas beaucoup. Je pensais que ça aurait plus d’impact, qu’il y aurait plus de monde, regrette Patricia Roussillat-Audoux, la maire. Je suis un peu déçue, même si c’est toujours bien d’avoir rendu service à douze personnes. » L’élue pense que les habitants ont eu peur du changement. « Nous avons une population plutôt âgée. Les gens sont habitués à leur assureur, à leur interlocuteur. Les personnes âgées ne veulent pas changer d’assureur. Pour gagner 10 euros par mois, elles ne vont pas franchir le pas. »

Catherine Perrot

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