Six mois avec sursis pour le conducteur qui avait fauché un cycliste à Clermont-Ferrand
Que s’est-il vraiment passé, ce 19 octobre 2021, en milieu d’après-midi, avenue Fernand-Forest, à Clermont-Ferrand ? Seule certitude : un cycliste de 76 ans est percuté, par l’arrière, par un Volkswagen Tiguan qui vient tout juste de se déporter sur sa gauche pour le dépasser, avant de se rabattre à droite pour emprunter une voie de sortie.
Un cycliste de 77 ans meurt dans une collision avec une voiture, à Clermont-Ferrand
Le septuagénaire est tué sur le coup et son vélo électrique sera retrouvé à une quinzaine de mètres du point d’impact. Le conducteur du SUV, un jeune homme de 30 ans (dont l’enquête établira qu’il conduisait à une vitesse normale sur cette deux fois-deux voies limitée à l’époque à 70 km/h, sans être sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants et qu’il n’était pas au téléphone au moment de l’accident) se souvient d’avoir vu le cycliste "rouler sur la bande d’arrêt d’urgence".
" J’ai contrôlé tous mes angles dans mes rétroviseurs, a-t-il à nouveau expliqué face au tribunal correctionnel, le 8 février dernier. Tout était bon. Je ne comprends toujours pas comment l’accident a pu arriver".
"Une terrible erreur d’inattention"Visiblement très affecté par ce drame, le prévenu, poursuivi pour homicide involontaire, affirme avoir "beaucoup de mal à vivre avec cette situation sur la conscience" et confesse n’avoir plus repris le volant depuis ce 19 octobre 2021. "Sauf absolue nécessité".
Pour l’avocat des parties civiles, Me Stéphane Mésonès, du barreau de Moulins, "il n’y a aucun débat sur les circonstances de l’accident : c’est bien une faute d’imprudence qui en est à l’origine".
La procureure de la République, Anne-Claire Garraud, a partagé la même analyse, évoquant "une terrible erreur d’inattention". Rappelant que le prévenu, "sans antécédents judiciaires, est pleinement conscient de la gravité des faits", elle a requis "une peine d’avertissement " de dix mois de prison avec sursis.
"Dans ce dossier, a poursuivi Me François-Xavier Dos Santos en défense, il y a la dignité de la famille de la victime et l’immense désarroi de cet homme, dont la vie est entre parenthèses depuis l’accident. Mais il doit assumer un drame qu’il ne comprend pas".
"Aujourd’hui encore, on ne sait toujours pas ce qu’il s’est passé, a-t-il poursuivi. Il n’y a pas d’explications, que des hypothèses. Le rapport d’expertise n’apporte aucun élément. Même la faute qui aurait pu être commise par ce conducteur n’a pu être clairement qualifiée par le parquet".
Il a plaidé une relaxe. Le tribunal, qui avait mis sa décision en délibéré, a condamné, ce lundi 18 mars, l’automobiliste à six mois de prison avec sursis et à douze mois de suspension du permis de conduire.
Christian Lefèvre